BP a annoncé mardi une baisse de 5% sur un an de sa production de pétrole et de gaz au quatrième trimestre 2006, décevant les attentes des analystes et alimentant les craintes sur ses capacités de croissance. La compagnie pétrolière britannique indique, dans un communiqué, que sa production a baissé à environ 3,82 millions de barils par jour d'équivalent pétrole, contre 4,022 millions au quatrième trimestre 2005, en raison d'une production moins forte que prévue en Alaska, d'un hiver clément dans l'hémisphère nord et de la baisse de la production de brut de l'Opep. Les analystes d'UBS prévoyaient une production de l'ordre de 3,89 millions de b/pj équivalent pétrole, tandis que ceux de Citigroup et d'Investec anticipaient une production du même ordre qu'au quatrième trimestre 2005. L'action de la troisième compagnie pétrolière occidentale par la capitalisation boursière recule de 1,9% à 542 pence vers 9h20 GMT. Il s'agit pour BP du sixième trimestre d'affilée de baisse de la production d'hydrocarbures. Sur 2006, cette production ressort en moyenne à 3,92 millions de b/pj équivalent pétrole, en baisse de 2,3% au regard de 2005. Début 2006, BP entendait produire 4,1 à 4,2 millions de b/pj équivalent pétrole mais avait revu en octobre ce chiffre à la baisse à 3,95 millions, la corrosion d'un oléoduc l'ayant forcé de réduire la production de son plus grand champ pétrolier aux Etats-Unis, à Prudhoe Bay, en Alaska. Cet oléoduc endommagé, des critiques des autorités de contrôle sur une explosion dans la raffinerie Texas City de BP et des accusations de manipulation du marché du carburant ont pénalisé l'action du pétrolier en Bourse en 2006. Cela a annulé la prime, sur la base du ratio cours/bénéfices attendus, que le titre conservait face à ceux de ses concurrents. Des retards dans des projets et la baisse de la production ont aussi amené les investisseurs à s'interroger sur une direction du groupe autrefois couverte d'éloges. De nombreux pétroliers occidentaux peinent cependant eux aussi à accroître leur production, certains gouvernements restreignant l'accès des majors du secteur à leurs plus grands champs d'hydrocarbures, sur fond d'augmentation des coûts d'exploration.