Mustpha Nejjari est un mythe du cyclisme national qu'il a marqué de son empreinte en tant que coureur et entraineur par la suite. Portrait de ce grand passionné de la petite reine. Qui d'entre nous, en pédalant pour la première fois de sa vie, ne s'est pas pris pour un Mustapha Nejjari ? Un nom qui frôle le mythe en cyclisme national. Tant à l'intérieur du pays qu'à l'étranger, ce coureur cycliste, qui a fait du vélo son compagnon de route depuis plus d'une trentaine d'années, a toujours œuvré pour la promotion d'une discipline qu'il chérit le plus au monde. La petite reine l'a eu dans ses filets très tôt. Enfant, il avait pour idoles de grands cyclistes tels que Mohamed El Gourch, Abderrahmane Ferrak, Abdellah Keddour et Mustapha Belcaïd pour ne citer que ces noms-là. En 1969, il est arrivé à les côtoyer tous les jours en tant que junior au sein du CMC, ce prestigieux club casablancais qui vient de rouvrir ses portes en juin dernier après près de quatre années d'absence de la scène sportive dans la capitale économique. Une année à peine avait suffi à ce jeune prodige pour se faire une petite place dans la cour des grands, signant son entrée en équipe nationale en grandes pompes. Mustapha Nejjari s'est, d'emblée, illustré en prenant à trois tours, celui du Maroc, de l'Algérie et la course de la Paix qui parcourait trois pays de l'Europe de l'Est, la Tchécoslovaquie, la Pologne et l'Allemagne de l'Est. Le cycliste y avait brillé, de tout l'éclat de ses 19 ans. Les succès allaient se déchaîner par la suite, au Maroc mais aussi à l'étranger. Vers la fin des années 70, le cycliste dont le nom est désormais connu partout dans notre pays, participe à deux reprises au Tour de France de l'Amitié, une épreuve réservée aux amateurs. En 1979, Nejjari occupe la sixième place au classement général de cette épreuve et y endosse le maillot de la Combativité. Mais ses plus beaux moments, ses plus grands frissons et ses plus profondes angoisses, il les a connus sur les routes de son pays, lors du Tour du Maroc. «C'était le plus grand événement cycliste de la région. Nous avions l'occasion de courir au coude à coude avec des cyclistes de renoms, notamment les Européens de l'Est», se souvient Mustapha Nejjari, que la disparition de cette compétition affecte aujourd'hui. Sa première participation en 1974 était sûrement celle qui l'a plus marqué. Il a réussi à remporter la douzième étape entre Imintanout et Agadir, damant le pion aux Russes et Allemands de l'Est qui ont dominé les précédentes étapes. Sa joie était d'autant plus grande qu'il s'agissait de la dernière étape de l'édition. «C'est comme si j'ai gagné le tour du Maroc cette année-là», se rappelle-t-il, non sans un brin de nostalgie. Un souvenir qu'il a gardé même après avoir pris sa retraite en 1987. A 50 ans, l'homme n'a pas beaucoup perdu de son physique de sportif. Grand, svelte, le même large sourire aux lèvres, qui découvre à chaque édition une dentition éclatante de blancheur. Son monde demeure toujours fait de pédales, guidons, roues, et de tours en tant que coureur d'abord, puis en tant qu'entraîneur et directeur technique de plusieurs sélections notamment l'équipe nationale marocaine qu'il dirige actuellement. C'est sous sa houlette que le cyclisme marocain a d'ailleurs récolté les derniers bons résultats en tour d'Algérie en avril dernier et en tour de Tunisie quelques semaines plus tard. Mais l'homme reste réaliste. «Le cyclisme national a longtemps sommeillé pour que de tels résultats puissent redorer son blason. Seul un vrai travail en profondeur pourrait permettre à cette discipline de re-décoller réellement», explique l'actuel DTN.