Face à la mondialisation, les syndicats réunis depuis mercredi et jusqu'à la fin de cette semaine à Vienne ont décidé de réagir. Une Confédération syndicale internationale a été créée pour défendre les droits des salariés du monde entier. Les altermondialistes seront certainement soulagés. Une Confédération syndicale internationale (CSI) a été créée, mercredi, pour trouver une voie sociale à la mondialisation. Contrer la gourmandise capitaliste sera la mission dont s'acquittera cette nouvelle entité voulue et instaurée par plus de 300 syndicats du monde entier réuni à Vienne. Composée de 306 syndicats nationaux de 156 pays et représentant 166 millions de travailleurs, cette CSI répond à une urgence dictée par les conditions économiques imposées par la mondialisation, à en croire Guy Ryder, futur numéro un de cet organisme. Une urgence qui a même poussé la Confédération mondiale du travail (CMT) et la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) à provoquer leur dissolution, la veille, pour céder la place à la grande CSI. La CISL ainsi que d'autres syndicats la CGT, la CFDT, FO et la CFTC y adhéreront. Tous n'auront qu'un seul et unique objectif : «opposer au capitalisme sauvage un front uni » pour reprendre les propos du secrétaire général de la confédération chrétienne, Willy Thys. C'est une grande réussite pour les syndicats du monde entier qui attendaient, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'occasion de fédérer leur effort en faveur des salariés. Toutes les tentatives depuis ce temps-là se sont, effectivement, avérées vaines. La Fédération syndicale mondiale (FSM), constituée en 1945, n'a pas résisté aux différentes scissions qui l'ont condamnée à disparaître quelques années plus tard. A présent, c'est la mondialisation qui resserre les rangs des syndicats et les pousse à oublier leurs discordes. D'ailleurs, les syndicalistes n'ont jamais raté les forums sociaux pour y dénoncer le capitalisme. L'année dernière au Forum social mondial de Porto Alegre au Brésil, M. Ryder, qui était jusqu'à mardi dernier secrétaire général de la CISL s'est fait remarquer en mettant l'accent sur « le fort impact négatif de la mondialisation néolibérale sur les travailleurs», et sur «la difficulté de trouver des réponses syndicales nationales sans prendre en compte les enjeux internationaux posés » faisant de la création de la CSI une réaction légitime. Maintenant que ce vœu a été réalisé, quelle sera la suite? « Cette nouvelle Confédération internationale sera jugée sur son efficacité, notamment à marquer des points quant au respect des normes internationales du travail», répond le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly. A l'engagement des syndicalistes de mener les revendication des salariés vers la concrétisation s'impose l'efficacité, c'est-à-dire du concret. Eh oui, il n'y a que l'action pour dresser un mur social contre l'impérialisme de la mondialisation. Mais il ne faut pas mettre la charrette devant les bœufs : «Il va falloir qu'on apprenne à vivre ensemble et éviter les écueils qui consisteraient à créer des courants », tient à souligner M. Mailly. Aller doucement, mais sûrement, c'est ainsi que la CSI arrivera à ses fins.