La presse espagnole, paraissant ce jeudi, a fait état de vives inquiétudes suite à une avalanche sans précédent d'immigrants clandestins algériens qui débarquent sur les côtes est de l'Espagne à bord de petites embarcations rudimentaires munies de moteurs. En 48 heures, entre lundi et mercredi, les services de sécurité espagnols, ont intercepté près d'une quarantaine d'embarcations transportant plus de 500 immigrants illégaux, en majorité algériens, qui tentaient de gagner clandestinement les côtes d'Almeria et de Murcie, dans l'est du pays. Les journaux espagnols se sont fait l'écho des craintes exprimées par la classe politique et l'opinion publique après un afflux massif de clandestins algériens, soupçonnant la découverte d'une "nouvelle route" de l'immigration clandestine entre les côtes ouest de l'Algérie et l'est de l'Espagne. La région de Murcie a enregistré mercredi pour la première fois dans son histoire, l'arrivée d'une patera avec à bord 10 ressortissants algériens qui ont été tous arrêtés par les services de sécurité. Sept parmi ce groupe de clandestins ont feint qu'ils sont sourds-muets pour éviter de divulguer leur origine, d'autant que les enquêteurs se sont fait aider par des interprètes qui pouvaient facilement savoir qu'ils sont algériens. Les régions du sud de l'Espagne "vivent aujourd'hui la même situation que vivent les Iles Canaries", a réagi le président du Parti Populaire en Andalousie (PP-A, opposition), Javier Arenas, exhortant le gouvernement autonome andalou à "décréter déjà un plan d'urgence". Le défenseur du peuple andalou, José Chamizo a appelé les autorités espagnoles à ouvrir une enquête pour connaître les raisons qui ont poussé les mafias de l'immigration clandestine à opérer ce changement et ouvrir une nouvelle route. "Ce phénomène ne va pas s'arrêter ici et n'est pas du tout facile comme on se permet de le dire parfois. Les immigrants continueront d'arriver et nous devons être ouverts et donner la réponse la plus humaine possible" à cette situation, a-t-il affirmé. Plusieurs observateurs estiment que les contrôles drastiques menés par les services de sécurité marocains pour empêcher la sortie d'embarcations de clandestins vers les côtes espagnoles, a poussé les mafias dédiées au trafic des êtres humains à établir des bases en Algérie, utilisant de petites barques rudimentaires munies de moteurs, ne pouvant pas transporter plus de dix personnes. Le journal ABC estime que la "flotte de pateras" qui a débarqué entre mardi et mercredi près de 400 immigrants algériens sur les côtes d'Almeria et de Murcie était "coordonnée", ce qui attise les craintes des responsables locaux. L'amélioration des conditions météorologiques a encouragé les candidats à l'émigration clandestine à entreprendre la traversée de la Méditerranée vers les côtes du sud-est de l'Espagne, à bord de petites embarcations. Cette "avalanche" a obligé les autorités espagnoles à mobiliser d'importants moyens matériels et humains pour secourir les clandestins en mer et leur prêter l'assistance nécessaire une fois à terre.