Se porter candidat aux élections du renouvellement du tiers de la Chambre des conseillers tient du parcours du combattant. Des dispositions spéciales sont prévues pour les candidats sans appartenance politique. Explications. C'est hier lundi qu'a été ouvert le dépôt des candidatures pour les élections du 8 septembre au titre du renouvellement du tiers des membres de la Chambre des conseillers (90 sièges à pourvoir). Comme pour les autres détails de cette opération élective, le dépôt des candidatures est régi par la loi organique de la deuxième Chambre (loi n° 32-97). Un vrai parcours due combattant attend les candidats. Ces derniers doivent d'abord obtenir l'accréditation de leurs partis politiques ou de leurs syndicats, mais surtout être membres de l'un des collèges électoraux prévus par la loi et ne pas tomber sous le coup des divers empêchements prévus par celle-ci. C'est ce qui explique les récentes guéguerres au sein de plusieurs partis, mais aussi la transhumance politique dont le rythme s'est accéléré dernièrement. Plusieurs personnes qui n'ont pas pu avoir l'aval de la hiérarchie de leurs partis sont tout simplement allées chercher ailleurs. A noter par ailleurs que tout postulant doit être âgé de 30 ans révolus à la date du scrutin. En plus de l'accréditation du parti, le ou les candidats doivent déposer leurs demandes de candidatures en trois exemplaires, auprès de la préfecture ou de la province. Pour les autres collèges électoraux (Chambres professionnelles, représentants des salariés...), le dépôt se fait au niveau central auprès de la commission nationale de recensement relevant du ministère de l'Intérieur. Chaque candidat, qu'il s'agisse de candidatures uniques ou de listes, doit déposer une caution de 5.000 DH auprès du percepteur provincial ou préfectoral. Cette caution n'est remboursable qu'à la condition que le candidat ou la liste dépasse le seuil des 5 % des voix exprimées. Pour les listes, le nombre de candidats doit être identique à celui des sièges mis en jeu. Une fois une liste déposée, tout retrait doit intervenir au plus tard cinq jours avant le scrutin. Tout remplacement, en cas de décès par exemple, doit se faire dans les mêmes conditions pré-citées et trois jours au plus tard avant de passer aux urnes. Les choses se compliquent davantage pour les candidats sans appartenance politique ou syndicale. En ce qui concerne les sièges en jeu au titre des collèges des collectivités locales et des représentants des salariés, tout candidat SAP doit remettre une copie de son programme et dévoiler les sources de financement de sa candidature. Pour le collège des collectivités locales, il faut également qu'il puisse justifier des signatures des 20 % des membres du même collège et dans la même région. Pour les signataires, ils ne peuvent pas appuyer plus qu'un candidat. La tâche est encore plus ardue pour les candidats sans appartenance syndicale qui désirent briguer un siège au titre du collège des représentants des salariés. Le candidat SAS doit justifier de 500 signatures collectées dans la moitié des régions du Maroc au moins à condition que les signatures recueillies dans chaque région ne représentent pas moins des 5% du total. Le vote se fait par bulletin unique. Il a lieu, selon la loi 32-97, entre 14 et 18 heures sauf quand tout le monde a voté. La répartition des sièges se fait au quotient électoral et aux plus forts restes. Là aussi, un seuil de voix est requis car toute liste n'ayant pas atteint 3 % des voix est éliminée d'entrée de jeu. En cas d'égalité des voix, c'est le plus âgé des candidats qui est déclaré élu. Si les deux candidats ont le même nombre de voix et le même âge, il est alors procédé au tirage au sort. Le dépôt des candidatures se poursuivra jusqu'au jeudi 31 août 2006 à midi.