Une étude du Haut commissariat au Plan indique que la vision qu'ont les jeunes Marocains de leur pays est largement optimiste. Si jeunesse savait … De fait, la jeunesse marocaine savait - et elle sait toujours - faire montre de cet optimisme sans lequel nul devenir n'est envisageable autrement que comme un chemin de croix. «Les lendemains qui chantent», elle y croit dur comme fer. Comme l'ont fait les générations qui l'ont précédée. Peut-être même est-là le seul leitmotiv de la logomachie communiste qui continue à inspirer nos jeunes. De l'activisme de Gabriel Péri qui en a porté l'étendard, ils ne se rappellent de rien. Sauf de cette phrase qui a agrémenté son autobiographie et qui a permis à des milliers de leurs semblables à travers le monde de partir à la conquête de l'avenir, le cœur léger et la tête dans les étoiles. L'étude du Haut commissariat au Plan sur la « Perception par les jeunes marocains du Maroc 2030» le démontre amplement : nos jeunes voient la vie en rose, et c'est tant mieux. Elle indique, en substance, que «dans l'ensemble», leur « vision est largement optimiste pour leur pays qu'ils perçoivent en plein essor, voire comme une grande puissance économique, technologique et militaire ». C'est le cas des trois quarts de la population enquêtée. En outre, « 74% des jeunes sondés se voient devenir cadres supérieurs et 23,3% cadres moyens ». Ils aiment leur pays et ne veulent pas le quitter puisque 65,23 % d'entre eux comptent y résider durant la totalité de leur vie active. Si le développement de l'économie est un objectif vers lequel s'orientent leurs attentes, cet objectif passe, pour eux, par le développement humain et la promotion des technologies et de l'emploi. Ceci d'autant plus qu'ils sont ouverts sur le monde et sur ses technologies de pointe. Notamment celles qui touchent au domaine de l'information et de la communication. C'est d'ailleurs à travers Internet qu'ils s'informent sur l'état du monde. A la question de savoir « quel support médiatique les enquêtés utilisent-il pour s'informer de l'actualité ? », 71.4% d'entre eux répondent «Internet», 13.4%, «la télévision», 8.7%, «un autre support innovant (qui reste à créer) », 5.6%, «le journal» et 0.9% «la radio». Selon les catégories, leur intérêt se porte sur les thèmes liés à la société à concurrence de 29.3%, à la politique (23.4%), à l'économie (17.6%), aux sciences, technologies et découvertes (12.8%), au sport (10.4%) et à la culture (5.2%). Ouverts sur le monde, les jeunes Marocains semblent moins l'être sur les médias écrits traditionnels, mais ils demeurent, néanmoins, réceptifs au discours politique que les journaux véhiculent soit directement soit via leurs sites Internet. «Les questions politiques, indiquent les rédacteurs de l'étude, sont fortement présentes dans 23,5% des réponses avec une prédominance des questions liées à l'intégrité territoriale (9,4%) et aux relations avec l'environnement régional et international. Idem pour les questions touchant à l'environnement géopolitique du Maroc. 25 % des réponses données par les jeunes enquêtés traduisent un regard négatif sur l'évolution du monde et le rôle joué, notamment, par les Etats-Unis». Il n'en reste pas moins que 12% des réponses renvoient à un monde moins inégalitaire, multipolaire et vivant en paix. Le monde arabo-musulman demeure, quant à lui, au centre de 32,7% des réponses et jouit d'un préjugé favorable. Comme leurs aînés, les jeunes marocains croient qu'il unira ses rangs à l'orée de 2030, et qu'il réalisera une forte avancée en termes économique et politique. Ce n'est pas le seul point de convergence entre leurs ambitions et celles que leurs parents ont caressées durant leur jeunesse.