Avec une augmentation de près de 16 % en quatre semaines, le prix du baril de pétrole frôle les 72 dollars. Un fardeau supplémentaire pour la Caisse de compensation qui a déboursé, pour les deux mois de 2006, près de 2,5 milliards DH. Les prix du pétrole ont bondi de plus de 16 % ces quatre dernières semaines. De quelque 20 dollars en 2002, le prix du baril frôle les 72 dollars sur les marchés internationaux, se rapprochant ainsi des pics de 80 dollars enregistrés au début des années 1980 après le deuxième choc pétrolier. Une situation qui se répercuterait tôt ou tard sur les prix des différents produits pétroliers sur le marché national. Le retour à l'indexation, décidé il y a quelques semaines, n'est pas pour arranger les choses. Sur les deux plans. Le premier n'est autre que le poids que la Caisse de compensation devrait supporter suite à ces hausses. Pour les deux premiers mois de l'année 2006, elle a déjà débloqué la somme de 2,5 milliards DH. A titre de comparaison, la somme globale dédiée à cette institution au titre de la loi de Finances 2006 est de l'ordre de 12,6 milliards. Cette somme devrait supporter l'indexation de quatre produits, pétrole, gaz, farine et sucre. La seconde conséquence de cette hausse des cours du brut à l'international se fera ressentir directement sur le pouvoir d'achat du consommateur. En effet, avec la variation qui avoisine les 16 %, une hausse des prix des produits pétroliers à la pompe est inévitable. Cette décision est du ressort d'une commission spécialisée chargée de la révision des prix, où siègent essentiellement des représentants du ministère de l'Energie et des Mines ainsi que celui des Finances et de la Privatisation. Cette commission devrait se réunir dans les jours qui viennent. Trois critères doivent être pris en compte. D'abord le prix du baril sur les marchés internationaux et la différence avec le prix de base qui oscillait autour de 60 dollars lors de la mise en pratique du système d'indexation des prix. Actuellement, cette variation est de l'ordre de 16 % par rapport au prix de base. Deuxième critère, le coût du dollar. En janvier 2006, lorsque le gouvernement a décidé ce retour à l'indexation, un dollar valait à l'achat 9,14 DH. Actuellement, ce coût est de l'ordre de 9,21 DH. Troisième et dernier critère, les frais de transport et de fret qui changent tout le temps. Il est à signaler que cette révision des prix à la pompe devait initialement avoir lieu vers la fin du mois de février 2006, mais elle a été reportée à la fin du mois de mars. Motif : la baisse des prix du baril de pétrole sur les marchés internationaux (Rotterdam notamment) n'avait pas atteint les 2 %, taux de variation retenu lors de la décision du retour à l'indexation. La variation tournait autour de 1,5%.