Avec 5,5 milliards DH d'arriérés vis-à-vis de la Caisse de compensation, le Groupement des pétroliers du Maroc (GPM) souhaite un retour au système d'indexation. Les arriérés de la Caisse de compensation pour les produits pétroliers devraient atteindre 10 milliards de dirhams pour l'exercice 2008. Depuis le début de l'année, les pétroliers ont accumulé à l'égard de l'Etat des arriérés de 5,5 milliards de dirhams. «Les soldes des sociétés ont atteint un niveau difficile. Et malgré cette situation, il n'y a pas de risque de grève. Nous travaillons pour éviter une rupture d'approvisionnement en été», explique Adil Ziyadi, président du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM). Chaque mois, l'Etat a une créance de 2 milliards de dirhams vis-à-vis des pétroliers, mais il ne débloque en réalité qu'un milliard de dirhams. C'est ainsi que les créances augmentent de mois après mois. Tout en réclamant ses 5,5 milliards de dirhams, le Groupement des pétroliers du Maroc propose deux types de solutions : soit un retour au système d'indexation, soit une ligne financière supplémentaire. «On s'attend à ce que l'Etat augmente les prix à la pompe. Nous pensons aussi qu'il est plus stratégique de marquer un retour au système d'indexation pour les essences (Super sans plomb et Super), le gasoil 350 et le fuel industriel. Et avec l'indexation, on va répercuter, à la hausse comme à la baisse, le changement du prix sur le marché international des produits pétroliers», note le président du GPM. Vendredi dernier, le prix du baril de pétrole a franchi pour la première fois la barre de 117 dollars à New York. Un prix qui dépasse de très loin les estimations établies par le gouvernement Abbas El Fassi avec un baril à seulement 75 dollars. «Il est aussi question que l'Etat prévoit une ligne financière supplémentaire. Avec cette flambée du prix du baril de pétrole, la Caisse de compensation aura besoin d'un budget supplémentaire de 12 milliards de dirhams aussi bien pour les produits pétroliers que pour les produits alimentaires», indique M. Ziyadi. Déjà multiplié par cinq entre 2002 et 2008 pour atteindre 20 milliards de dirhams comme prévu pour cet exercice, le budget de la Caisse de compensation pourrait atteindre les 30 milliards de dirhams, comme l'avait récemment annoncé Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances. Ajoutant ces 12 milliards de dirhams, selon les estimations du GPM, le budget de cette Caisse frôlera ainsi les 42 milliards de dirhams. De quoi remettre de fond en comble les ressources et les dépenses prévues par le gouvernement dans la loi de Finances 2008. Durant les deux premiers mois de cette année, la facture pétrolière a continué à peser lourd sur la balance commerciale. Les importations du pétrole ont marqué une hausse de 3,336 milliards de dirhams par rapport aux deux premiers mois de l'exercice précédent, soit 5,908 milliards de dirhams contre 2,572 milliards de dirhams à fin février 2007.