En dépit de la hausse des cours du pétrole, l'exécution du budget se fait normalement, selon le ministère des Finances et de la Privatisation. L'Agence internationale de l'énergie annonce que les prix du pétrole ne baisseront qu'en 2011. Avec la hausse des cours du pétrole, Fathallah Oualalou tempère. Devant la Chambre des conseillers, mardi 11 juillet, le ministre des Finances et de la Privatisation, a annoncé que l'exécution du budget général se fait normalement en dépit de la hausse des cours du pétrole et du dollar. En avançant comme argument, «la dynamique de l'économie intérieure». Ainsi, «pour alléger le fardeau sur le budget général résultant de la flambée des prix du pétrole, souligne M. Oualalou, il faut adopter le système d'indexation pour les hydrocarbures, abandonné pour des considérations socio-économiques». En effet, ce système, qui a du mal à se concrétiser, permet de suivre les fluctuations du cours du pétrole à l'échelle internationale. Du coup, c'est la Caisse de compensation qui «tente d'amortir le choc pétrolier». Une caisse dont le déficit, à fin décembre 2006, devrait se situer entre 8 et 11 milliards de dirhams. Mais, la toute récente annonce de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) en plus d'un baril à plus de 73 dollars risquent de perturber ces prévisions prises en considération dans la loi de Finances 2006. Dans son rapport semestriel, elle estime que «le marché du pétrole devrait se détendre à l'horizon 2011 grâce à la reconstitution d'un niveau « plus confortable» de capacités de production excédentaires». «Une bonne partie de cette augmentation proviendra des investissements récemment annoncés par l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) destinés à accroître la production de brut et de gaz naturel liquéfié», relève le directeur exécutif de l'AIE, Claude Mandil, dans l'introduction du rapport, précisant que l'agence se base sur les projets «viables» annoncés pour ses projections. Des analystes à l'échelle mondiale s'attendent même à voir le baril frôler la barre des 100 dollars dans les mois prochains. Au Maroc, le budget général pour l'actuel exercice comporte des crédits de l'ordre de 9,640 milliards de dirhams, dont 7,5 milliards consacrés au règlement des arriérés de 2005 en terme de compensation pour le gaz butane. À cet effet, au ministère des Finances et de la Privatisation, on ne cesse pas de rappeler que «le gouvernement se penche actuellement sur l'élaboration d'une stratégie nationale dans le domaine de l'énergie dans le sens de la diversification des ressources et de l'atténuation de l'impact de la flambée des prix mondiaux sur l'économie nationale». Un impact qui sera encore plus dur avec des prix qui montent en flèche.