Une batterie de mesures sont proposées par le gouvernement pour accompagner la hausse des prix des produits pétroliers. Agriculture, transports et industrie sont concernés. Les discussions avec les différents opérateurs de ces secteurs ont commencé. «L'augmentation des prix des hydrocarbures ne se fera pas sans mesures d'accompagnement visant d'aider les secteurs productifs à supporter cette charge supplémentaire ». Ce souci du gouvernement à limiter au maximum les retombées de cette hausse sur l'économie marocaine a été exprimé par le Premier ministre lors de la réunion tenue mercredi 8 février 2006 et qui a consacré le retour à l'indexation des prix des produits pétroliers sur les cours internationaux. Lors de cette réunion, entourée d'une grande discrétion par ailleurs, plusieurs mesures d'accompagnement ont été à l'ordre du jour. Trois secteurs sont concernés : l'agriculture, les transports et l'industrie. Pour le premier, Mohand Laenser, ministre de l'Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes, soutient une aide indirecte aux agriculteurs, notamment les exploiteurs de petites surfaces. La première est une bonification des taux d'intérêts sur les prêts accordés à cette frange des professionnels. « Ce n'est là que la copie du ministère de l'Agriculture. Il faudrait que cette mesure soit discutée et approuvée par le Crédit Agricole du Maroc. Ce qui est loin d'être une mince affaire. Il ne faut pas oublier que cette institution bancaire vient de liquider les dettes de 100.000 petits fellahs et qu'elle vient à peine de terminer son processus d'absorption de la BNDE et d'assainissement de sa situation financière », estime une source proche du dossier. La seconde mesure préconisée par Laenser se rapporte au pompage d'eau. A ce niveau, le département de l'agriculture prévoit une aide directe du gouvernement qui pourrait atteindre 40 % des frais de carburants. Mais à moyen et long termes, il est question d'encourager les agriculteurs à s'équiper en pompes à eau à faible consommation de gasoil, ou carrément utilisant de nouvelles sources d'énergie, notamment le gaz ou carrément des énergies renouvelables. « Je citerais à cet effet les moulins à vent qui étaient légion dans les différentes exploitations agricoles de par le passé», indique pour sa part le ministre de l'Energie et des Mines. Les panneaux solaires sont également à l'ordre du jour. « Et c'est pour cela qu'à partir de l'exercice budgétaire 2007, la TVA sur les équipements solaires passera de 20 à 0%. L'objectif est d'encourager le recours à ces nouvelles énergies», continue Mohamed Boutaleb. La troisième mesure visant l'aide du secteur agricole à faire face aux hausses de prix de pétrole concerne les semences et les engrais. Des pourparlers sont actuellement avec l'Office chérifien des phosphates (OCP) pour réduire les prix de ces produits à la baisse. Mais là également, des baisses de droits de douanes sur les intrants sont posées comme condition. Pour ce qui est des transports, le département de Karim Ghellab est en train de mener une réflexion pour mettre au point des mesures en concertation avec les professionnels. Une révision de la taxe d'essieu serait en discussion. Quant à l'industrie, une source au département ministériel de tutelle estime que l'accompagnement se fera graduellement pour soutenir les filières qui comptent parmi les plus grands consommateurs d'énergie.