Mohamed Elyazghi écarte toute velléité d'alliance avec le PJD. Le leader des socialistes estime que ce dernier parti est dans l'opposition et que les seuls débats entre les deux formations se déroulent au Parlement. Mohamed Elyazghi a indiqué, lors d'une conférence de presse hier lundi à Rabat, qu'une alliance avec le PJD n'était pas à l'ordre du jour des socialistes. « Le PJD est un parti de l'opposition et il s'oppose à nous en tant que composante du gouvernement », argumente M. Elyazghi qui affirme que les seuls contacts qui ont lieu entre les deux formations politiques se déroulent au sein du Parlement et des commissions qui en font partie. Pour le leader socialiste, les violentes attaques des députés du PJD contre le gouvernement visent également l'USFP. Elyazghi précise également qu'il n'est pas question de sortir du cadre défini par le septième Congrès national de juin 2005 pour les alliances de l'USFP en référence à la notion de « bloc démocratique et moderniste » chère au chef des socialistes. Mohamed Elyazghi dément ainsi, de manière implicite, les propos tenus il y a quelques semaines par Mohamed Lemrini (nouveau membre du Bureau politique de l'USFP et ex-fondateur de l'OADP) appelant à une « Koutla historique » entre le Parti de l'Istiqlal, l'USFP et les islamistes. Propos qui vont également contre le contenu des dernières déclarations de Abdessamad Belkébir sur la nécessité d'une collaboration avec le PJD lors des échéances de 2007. Au lieu et place de cette alternative, Mohamed Elyazghi s'accroche à l'Istiqlal. Les deux partis collaborent, et ont collaboré, à maintes occasions à travers des commissions mixtes. Ils se préparent à soumettre à leurs bases respectives des propositions sur nombre d'aspects concernant aussi bien les réformes constitutionnelles, politiques, que le découpage électoral et communal. Les deux partis ont eu à soumettre un mémorandum commun concernant les amendements à apporter à la loi sur les partis politiques. Elyazghi va encore plus loin pour parler de redynamisation de la Koutla avec le PPS. Toutefois, après de précédentes crises avec l'Istiqlal (constitution du gouvernement Jettou, les mairies des villes unifiées et l'élection du président de la première Chambre du Parlement), la brouille pointe de nouveau à l'horizon entre les deux formations. Les Istiqlaliens, et ils sont nombreux, n'arrivent pas encore à « gober » le contenu des mémoires de Abderrahim Bouabid et notamment les passages où ces derniers évoquent les relations entre le leader historique de leur parti (Allal El Fassi) et Ahmed Réda Guédira. Circonstances aggravantes pour les amis d'Elyazghi, ces mémoires ont été publiés sur les colonnes de la presse de l'USFP. L'Istiqlal se prononce aujourd'hui lors de la réunion de son comité exécutif.