La prison Oukacha à Casablanca continue sa transformation en un espace de réinsertion et de formation des détenus. Un Conservatoire de musique devrait y voir le jour en février prochain. Un air de musique souffle sur la prison Oukacha à Casablanca. Cet établissement pénitentiaire vit au rythme de plusieurs évènements culturels et artistiques. Parmi ces manifestations figure un cours de solfège qui sera dispensé par des professeurs de musique du Conservatoire municipal de Casablanca. A l'origine de cette initiative, une volonté commune entre le Conseil de la ville, la direction de la prison et la direction du Conservatoire municipal. A cet effet, le membre du Conseil de la ville, Mustapha Rahin; le directeur du Conservatoire, Haj Younès, se sont réunis le 3 janvier avec Mohamed Belazria, le directeur de Oukacha. «Nous avons effectué une visite sur le terrain pour discuter d'une possibilité de partenariat», explique M. Rahin. Suite à cette rencontre, il a été décidé d'aménager une salle en un Conservatoire de musique. «Un groupe de professeurs sont prêts à faire du bénévolat pour marquer leur solidarité avec ces détenus et pour leur enseigner la musique», souligne Haj Younès. Cependant, pour que le Conservatoire soit opérationnel, il faudrait équiper la salle d'instruments de musique. Une liste d'instruments a déjà été établie par la direction de la prison pour l'atelier de musique. «Nous avons demandé divers instruments au conseil de la ville comme le violon, le luth et la flûte», déclare M. Belazria. Maintenant, il reste l'acquisition de ces instruments. Une mission qui doit être menée par le conseil de la ville. « Nous allons consacrer une part du budget prévu à la culture pour l'année 2006 afin d'offrir au centre Oukacha le matériel nécessaire pour aménager le Conservatoire», affirme Mustapha Rahin. En fait, ce budget en question sera déduit des 600 millions de dirhams prévus pour l'organisation de tous les évènements culturels de l'année 2006. « Nous n'avons pas prévu de budget spécial pour ce projet de conservatoire car cela s'inscrit dans un montant global prévu pour toutes les manifestations culturelles», explique le président de la commission culturelle. Ce budget sera débloqué à partir du mois de mars prochain. Un mois où le projet de Conservatoire à l'intérieur de la prison devra voir le jour. En attendant sa concrétisation, un cours de solfège de deux heures par semaines sera dispensé à trois ou quatre groupes des détenus. « La prison regroupe 7.000 détenus, ils ne pourront pas tous bénéficier des cours, nous essayerons de nous organiser et de former des groupes d'une trentaine de personnes pour un début», explique le directeur de Oukacha. Après avoir montré une volonté de développer leurs talents musicaux, les détenus devront par la suite choisir leurs instruments préférés, lorsque le Conservatoire sera installé. «Nous avons certains éléments qui sont talentueux et qui méritent des encouragements», affirme la même source. Une façon d'inscrire cette volonté dans l'action de la réinsertion.