Sur les cent quatre-vingt-huit établissements pénitentiaires que compte la France, soixante-huit sont aujourd'hui touchés par "l'islamisme", selon les conclusions du dernier rapport des renseignements généraux sur "le prosélytisme islamiste en milieu carcéral", dont se fait l'écho le journal "Le Figaro"dans son édition de vendredi. Dans ce document, la direction centrale des renseignements généraux se livre pour la première fois à une véritable radioscopie nationale des islamistes dans les prisons françaises. Le texte précise qu'il y a actuellement dans les établissements pénitentiaires français, "175 personnes qui s'adonnent au prosélytisme islamiste", notant que "la répartition géographique de ces individus épouse les bastions du radicalisme islamiste avec une surreprésentation de la région parisienne où sont incarcérés les suspects d'activités terroristes". "Pour 70 pc d'entre eux, ces prédicateurs sont de nationalité française, le reste se répartissant entre les pays du Maghreb, la Turquie, l'ex-Yougoslavie ou le Pakistan", relève l'étude, ajoutant qu'ils sont en majorité des jeunes âgés entre 20 et 30 ans et que la tranche d'âge des 40 à 60 ans ne représente qu'une quinzaine de personnes. Il ressort également de ce rapport que "deux mouvements de pensée principaux influencent ces prédicateurs: le Tabligh, mouvement rigoriste et fondamentaliste indo-pakistanais installé en France depuis 1972 qui reste majoritaire et le mouvement salafiste qui s'oppose au mode de vie occidentale". Selon cette étude, "deux catégories de détenus prosélytes inquiètent les renseignements généraux". Le premier est constitué par "les islamistes incarcérés pour des faits de terrorisme et le second par les convertis à l'islam radical qui veulent démontrer que leur ferveur est plus forte encore que celle de leurs frères". Pour les renseignements généraux français, "la politique préventive doit s'accompagner de l'organisation de l'exercice du culte musulman au sein des établissements pénitentiaires".