Le ministre espagnol de l'Intérieur, José Antonio Alonso, a annoncé l'arrestation, mardi dans plusieurs villes espagnoles, de 20 personnes, dont 15 marocains, membres présumés de deux cellules de recrutement de ''moujahidines'' pour les envoyer combattre en Irak. Lors d'une conférence de presse à l'issue de l'opération policière menée à Madrid, en Catalogne et aux Pays Basque, le ministre a précisé qu'outre les marocains, trois espagnols, un algérien et un turc figurent parmi les personnes arrêtées. Le ministre a fait savoir que ces deux cellules ''bien structurées'', qui ont des contacts avec des personnes établies en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Turquie et en Irak, pourraient être liées au Groupe islamique combattant Marocain (GICM) et au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien. Le responsable espagnol a souligné qu'il n'y a aucune preuve que ces personnes ''préparaient un attentat imminent'', sans toutefois écarter la possibilité qu'elles puissent le faire à l'avenir ''quelque part sur le territoire européen''. Des informations de presse avaient indiqué que le groupe arrêté à Barcelone pourrait être responsable de l'envoi en Irak de la personne qui a attaqué, en novembre 2003, la base militaire italienne à Nassirya en Irak, faisant 27 morts, dont 18 italiens civils et militaires. Le chef de la cellule, arrêté lui aussi, serait l'imam de la mosquée de la localité de ''Vilanova i la Geltru'' (Barcelone), selon des sources proches de l'enquête. Une opération similaire, qui a eu lieu le 19 décembre dernier, s'est soldée par l'arrestation de 15 personnes de plusieurs nationalités, membres d'une cellule de recrutement de ''Moujahidines'', conduite par un irakien de 25 ans, qui avait un accès direct au leader du réseau d'Al Qaida en Irak, le jordanien Abou Mousaab Zarqaoui. Selon les autorités espagnoles, cette cellule s'apprêtait à envoyer en Irak deux ''kamikazes'' pour perpétrer des attentats suicides. La justice espagnole avait par la suite ordonné l'incarcération de 6 membres de ce groupe, dont un biélorusse considéré comme un expert en arme chimique. Selon des chiffres du ministère de l'Intérieur, les autorités espagnoles ont arrêté en 2005, 90 personnes soupçonnées d'implication dans des activités terroristes.