Pour la première fois au Maroc, le ministère de la Justice organise des journées de communication sous la coupole. Pour Mohamed Bouzoubaâ, la communication entre les institutions doit être une priorité. Une première au Maroc. Le ministère de la Justice devrait clore, ce jeudi 5 janvier 2005, les journées de communication qu'il a initiées au Parlement au profit des députés et des conseillers et qui ont été lancées, mardi dernier, par le Premier ministre en présence de plusieurs membres du gouvernement. Pour Mohamed Bouzoubaâ, cette initiative n'est qu'une première étape pour l'ouverture, dans un souci de transparence, sur l'institution législative. La finalité des journées est de permettre, à travers une multitude d'activités, aux élus de la Nation d'être au fait de la réalité du travail du ministère de la Justice, et les difficultés qui sont aussi les siennes, de manière à les aider à légiférer, discuter des lois et en initier d'autres en connaissance de cause. Pour M. Bouzoubaâ, la justice ne doit pas être au centre de surenchères entre majorité et opposition puisque c'est un domaine qui concerne pas moins de dix millions de Marocains, partie prenante dans près de trois millions d'affaires comme moyenne annuelle. C'est ce principe qui a poussé le ministère de la Justice à mettre en place plusieurs stands exposant tous les textes nécessaires pour faciliter le travail des parlementaires. Ces derniers disposent ainsi des dernières statistiques concernant tout ce qui touche au domaine de la justice: nombre et catégories d'affaires, chiffres sur la criminalité, droit de la famille, écueils législatifs… Des expositions complétées par plusieurs conférences sur divers aspects de la réforme judiciaire au Maroc et notamment en matière de moralisation, de modernisation et de formation des magistrats. Ces journées de communication prendront fin aujourd'hui avec plusieurs visites de terrain dans divers tribunaux de la capitale en plus d'une visite au centre de réforme et d'éducation des jeunes de Salé. Selon le ministère de la Justice, 2.446.523 affaires ont été jugées en 2004 par diverses juridictions du Royaume et dont plus de 10% rien qu'à Casablanca. Selon ce département, 2004 a connu également une baisse de la criminalité grâce aux nouvelles dispositions apportées au Code pénal et privilégiant les règlements à l'amiable et l'application des mesures du contrôle judiciaire. Des "réajustements", indique-t-on, sont encore nécessaires pour une meilleure application des dispositions du Code de la famille. L'autre grand chantier, portant sur la répression de la dilapidation des deniers publics, serait en avance, à en croire le ministère de la Justice qui indique que l'Etat devrait se voir restituer l'équivalent de 39 millions de dirhams dans le cadre d'une quarantaine de dossiers. Plus de cinquante autres dossiers sont actuellement en instruction par diverses juridictions d'appel qui avaient hérité des affaires soumises à la défunte Cour spéciale de justice (CSJ).