Le Maroc s'invite au festin! Les grandes nations se sont taillé la part du lion en quarts de finale du Mondial-2022, avec des chocs alléchants vendredi et samedi, comme Angleterre-France ou Pays-Bas-Argentine, et un trouble-fête, les Lions de l'Atlas, qualifiés pour la première fois de leur histoire, qui croiseront le fer avec le Portugal. La victoire historique aux tirs au but du Maroc mardi contre l'Espagne (0-0 a.p., 3 t.a.b. à 0) a bouleversé un tableau final où, jusque-là, les grandes nations avaient tenu leur rang, du Brésil à l'Argentine, en passant par la France ou le Portugal, qui a écrasé la Suisse (6-1). Avec Cristiano Ronaldo sur le banc en début de rencontre, c'est le jeune attaquant du Benfica Gonçalo Ramos qui a brillé avec un triplé. Dans la lignée des éliminations précoces de la Belgique (2e mondiale) ou l'Allemagne (11e) en phase de poules, la sortie de l'Espagne (7e) confirme que cette Coupe du monde atypique dans son calendrier, sa programmation et sa géographie réserve encore des surprises. C'est un accomplissement historique pour le Maroc, qui égale la meilleure performance d'une nation africaine au Mondial et peut espérer désormais un dernier carré inédit. «C'est historique pour le Maroc, c'est historique pour l'Afrique. On avait dit qu'on était venus pour représenter l'Afrique, on a vu que notre niveau avait augmenté», a savouré le sélectionneur marocain Walid Regragui. En 2018, les quarts s'étaient résumés à un bras de fer entre l'Europe et l'Amérique du Sud. Quatre ans plus tard, le Maroc a rompu cette donne, même si le nombre de nations européennes qualifiées (5 sur 8) alimente le risque de voir la mainmise du Vieux Continent se poursuivre, comme à chaque édition depuis 2002. Mais cette Coupe du monde 2022 est décidément placée sous le signe de la revanche pour le Maroc ! Frustrés après le match nul contre l'Espagne (2-2) lors de la dernière journée de l'édition 2018, avec des décisions arbitrales incompréhensibles, les Lions de l'Atlas ont d'abord pris leur revanche en sortant la Roja en huitièmes de finale mardi. Samedi à partir de 16h00, en quarts de finale, ils auront une autre affaire à régler avec A Seleção, un adversaire qu'ils ont déjà croisé il y a quatre ans et qui a été la cause de leur élimination précoce. En effet, le Portugal avait défait les Marocains (1-0), synonyme d'élimination. Là encore, l'arbitrage avait fait débat. Outre plusieurs situations litigieuses dans la surface adverse pour lesquelles l'arbitre n'avait même pas pris la peine de consulter la VAR, c'est surtout le but portugais qui a fait jaser. «Quand on regarde tous les faits de jeu qui se sont produits contre le Portugal, c'est une injustice totale. Sur le but encaissé, il y a une faute énorme de Pepe au premier poteau. Pourquoi ne l'a-t-on pas vue ?», déplorait Hervé Renard, sélectionneur de l'époque. Quatre ans plus tard, les Lions de l'Atlas ont l'occasion de remettre les pendules à l'heure en devenant par la même occasion la première sélection africaine et arabe à se qualifier pour le dernier carré d'une Coupe du monde. Reste à écarter un adversaire qui a impressionné mardi contre la Suisse (6-1). L'entraîneur du Portugal Fernando Santos s'est exprimé avant le quart de finale appelant ses joueurs à faire preuve de vigilance contre l'équipe marocaine. Il a assuré qu'il allait consacrer un temps important à analyser la qualité de jeu pratiqué par les Lions de l'Atlas face à la Roja, ainsi que le style qui leur a permis de vaincre les Espagnols en 8ème de finale. «Je consacrerai une grande partie de mon temps, ce mercredi, à visionner le match Maroc-Espagne, J'étudierai bien le jeu des Marocains et je prendrai les mesures que je jugerai nécessaires», a-t-il affirmé. Et de poursuivre qu'il connaît certains joueurs de l'équipe marocaine et s'est remémoré le match Maroc-Portugal au Mondial 2018, en Russie, où cela n'avait pas été facile de venir à bout des Lions de l'Atlas. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et la nouvelle formation ne se laissera sans doute pas impressionner après avoir damé le pion à d'autres géants du football mondial. Tout porte à croire que le Maroc aura son mot à dire et qu'une nouvelle page historique sera écrite.