Le mouvement des techniciens de la RAM entre aujourd'hui dans son 179ème jour. Et toujours aucune solution en vue. Les grévistes qui ont rejeté les dernières propositions de la Direction doivent faire preuve de réalisme et de responsabilité. L'assemblée générale du Syndicat des techniciens de l'aéronautique, prévue normalement ce lundi, devrait décider de la poursuite ou non de ce mouvement qui bat le triste record de la durée. Entamée le 25 juin 2005, cette grève en est à son 179ème jour. Et toujours pas de solution en vue. Une perte séche pour les grévistes qui n'ont pas perçu leur salaire depuis cette date- et naturellement pour la compagnie nationale, obligée de réduire la voilure. Plus inquiétant encore, le blocage du dialogue, causé d'après la RAM par l'intransigeance d'une partie de la direction de la grève, qui ne veut céder sur rien. Surenchère ? Contactés hier, l'un des membres de la direction du STAM a affirmé à ALM qu'il n'y a eu aucune évolution du dossier. Ce qui laisse présager du pire. L'on se dirige donc, sauf surprise ou miracle, vers la poursuite d'une grève où tout le monde est perdant. A l'heure où le Maroc signe l'Open Sky, une telle fronde est de nature à perturber sérieusement le travail de la campagnie nationale. Surtout que du simple mouvement de protestation qu'il était à ses débuts, la grève a pris désormais une tournure radicale. Pour se faire entendre, quelques grévistes tentent désormais d'occuper le siège social de l'entreprise, transformée en une véritable forteresse gardée 24 heures sur 24 par des hommes en uniforme. Ainsi, les entrées menant au siège social de la compagnie sont bloqués par des piquets posés par des grévistes dont la plupart sont des mécaniciens affectés à la zone industrielle de la RAM, à l'aéroport Mohammed V, leur lieu habituel de travail.`La direction dit s'être vue obligée de faire appel aux forces de l'ordre pour, dit-elle, «protéger la liberté du travail, l'intégrité physique de son personnel et les biens de l'entreprise». Le communiqué de la RAM dénonce des «tentatives d'occupation du siège et des entraves à la liberté du travail ». Des cas d'intimidations ont été signalés. Les disputes entre certains grévistes et les forces de l'ordre sont monnaie courante. Qualifiés de «collabos », les mécaniciens non grévistes sont en ligne de mire. Pourtant ces derniers jours, tout laissait croire à une issue à ce mouvement qui n'a que trop duré. Techniciens et responsables à la RAM se sont réunis à plusieurs reprises autour d'une même table. Mais, regrette-t-on à la la direction de Royal Air Maroc , «malgré les nombreuses propositions concrètes formulées et visant à trouver un dénouement définitif et honorable au conflit, les représentants des mécaniciens grévistes ont exigé le paiement des jours de grève et la réintégration immédiate des licenciés sans aucune procédure préalable». L'offre de la RAM de revoir les dossiers des licenciés est donc rejetée en bloc. C'est cette « intransigeance » qui empêche toute avancée vers la solution du conflit. En tout cas, rien n'indique dans son site Internet où il relate ses confrontations quasi-quotidiennes avec les forces de l'ordre que le STAM, benjamin des syndicats, est prêt au dialogue. Photos, commentaires et slogans à l'appui, ce jeune syndicat, pris au piège dans une logique de la confrontation, recense tous les jours ses blessés. «Encore quatre blessés graves ce matin à 8 heures », titre le site du STAM, le jeudi 15 décembre. C'était la troisième journée des affrontements entre techniciens et forces de l'ordre. Vivement le retour à la table de négociation.