Cela fait maintenant plus de cinq mois que 547 techniciens aéronautiques de la Royal Air Maroc ont entamé leur mouvement de grève. Le wali du Grand Casablanca est intervenu pour tenter de mettre fin à un conflit où le gouvernement semble avoir été écarté. Hier mercredi matin, le siège de la RAM à Hay El-Hassani ressemblait plutôt à une forteresse. En témoigne l'énorme dispositif sécuritaire déployé devant son siège durant ces dernières semaines. En fait, cela fait maintenant 154 jours que 547 techniciens aéronautiques de la RAM ont entamé un mouvement de grève, en guise de protestation contre « huit licenciements abusifs » (voir ALM n° 970 http://aujourdhui.ma/economie-details38791.html ). C'est ainsi que depuis le 29 juillet dernier, ces techniciens, affiliés au tout récent Syndicat des techniciens aéronautiques du Maroc (STAM), passent leur journée dans la buvette de l'aéroport d'Anfa, servant également de local pour la STAM. Durant cette semaine, le bras de fer entre les techniciens aéronautiques et la direction de la RAM a bouclé son cinquième mois. La présence au quotidien des éléments appartenant aux Groupes Urbains de Sécurité (GUS) a été décidée depuis que ces grévistes ont commencé à protester à l'intérieur même du siège de la RAM et y organiser des sit-in. «Nous avons mis fin à cela, non pas parce que la présence massive des éléments de la sécurité nous effraie, mais suite à notre rencontre avec le wali du Grand Casablanca», tient à préciser un gréviste. Depuis le déclenchement de ce débrayage, la réunion, tenue mercredi dernier, avec le wali de la région du Grand Casablanca et gouverneur de Hay El-Hassani est, pour certains, le début de la fin de cette grève. En substance, le wali a invité les grévistes à reprendre le chemin du chantier aéronautique dans les plus brefs délais, avec une promesse d'une résolution, d'une manière urgente, de leurs problèmes avec la direction de la RAM. «Nous sommes prêts à rejoindre nos postes d'une manière immédiate ! Dans cette grève, nous sommes tous des perdants, alors nous invitons la direction à engager des discussions sérieuses», annonce Nadyf Mustapha, le secrétaire général adjoint de la STAM. Et d'ajouter : «toutefois, nous tenons à régler deux principaux points avant de cesser cette grève. Il s'agit de nos confrères licenciés abusivement qui doivent reprendre leurs postes ainsi que le paiement de ces cinq derniers mois de salaires ». Ces grévistes, toujours selon les portes-paroles de la STAM, perçoivent un salaire oscillant entre 10.000 et 13.000 dirhams. Du côté de la RAM, on affirme que ces techniciens ne sont pas des « prolétaires» et qu'ils touchent entre 13.000 et 28.000 dirhams mensuellement. «Les raisons de cette grève sont injustifiées. Ce mouvement a été entamé lorsque nous avons seulement suspendu des gens qui refusaient d'exercer des tâches ! D'ailleurs, il y a même des techniciens qui pensent aujourd'hui qu'ils se sont laissé embrigader par ce syndicat sans pour autant mesurer l'ampleur de cette décision», précise-t-on auprès de la RAM. Et de noter que ce sont 400 techniciens sur un total de 980 qui mènent cette grève. En plus de la flotte de la RAM, les techniciens aéronautiques assuraient l'entretien des avions d'autres compagnies aériennes. Avec cet embrayage, la compagnie nationale a réduit ses activités dans le segment de la maintenance. À cet effet, et selon une convention avec d'autres compagnies aériennes, la RAM entretient sa flotte selon «un mode de transfert de charge» où elle paye seulement la main-d'œuvre. À la STAM, les techniciens se sont donné rendez-vous lundi prochain où un vote sur la prolongation ou non de la grève sera organisé.