Ce «Ils» ce sont nos jeunes... Alors que débute ce lundi une expérience unique au Maroc j'ai tenu à donner un coup de projecteur à l'absolue nécessité d'offrir à notre jeunesse les moyens de son avenir : Communiqué : Formation Jeunesse-Insertion-Leadership (J.I.L) Fruit d'une coopération entre l'association Marocains Pluriels, l'ambassade de France et les Ceméa, des formations de formateurs et de formatrices aux métiers de l'animation et de l'encadrement de jeunes sont mises en place au Maroc. Une cinquantaine de jeunes marocain.e.s, actifs engagé∙e∙s au sein d'associations membres du réseau de l'association Marocains Pluriels, d'Oujda, Fès, Rabat, Mohammedia, Casablanca, Essaouira, Marrakech...vont ainsi pouvoir bénéficier d'une formation en trois étapes. La première session de formation d'une durée de 8 jours débutera ce lundi 16 mai et sera suivie d'une expérience d'encadrement de stage BAFA en France. La séance d'inauguration se déroulera ce lundi matin, en présence des représentants de l'ambassade, des Ceméa, du président de Marocains Pluriels, des jeunes et des observateurs du ministère marocain de la jeunesse. Ces jeunes, engagés et bénévoles sur le terrain, auront ainsi l'opportunité de développer une réelle compétence étayée, à l'animation, la médiation, l'insertion sociale… Ils y puiseront les connaissances pour ces missions sociales et culturelles, au sein de la jeunesse, dans les quartiers populaires, les associations, les maisons de jeunes... dont nous avons tant besoin. À la suite de cette formation, les apprenants obtiendront un badge numérique attestant de leurs compétences acquises au cours de cette formation. Le ministère marocain de la jeunesse dépêchera des observateurs lors de cette formation. Les Marocains Pluriels Propositions pour agir ! Objectif insertion : s'il est urgent de donner un vrai coup d'accélérateur à l'une des priorités de notre pays, c'est bien celui-ci ! Ces derniers mois l'actualité s'est focalisée sur une partie de nos jeunes : ceux qui – exclus de tout – ont sombré dans la violence. Nous avons hélas entendu beaucoup de revendications, beaucoup de dénonciation mais bien peu de propositions, de solutions. Lutter contre l'insécurité implique d'agir en amont pour insérer socialement nos jeunes. Bien sûr cela passe par l'éducation, la transmission de valeurs, la formation, puis l'emploi... Mais pas seulement : la culture, les loisirs, le sport, les activités favorisant la vie en société... sont indispensables. Parlons-en donc ! Quelques exemples d'actions simples, à fort impact à entreprendre sans attendre : Ainsi il est possible de recenser les locaux inusités dans les quartiers et de les mettre à la disposition des associations de jeunes pour leurs activités d'animation... Il est tout aussi réalisable d'utiliser les locaux scolaires (préaux, cours, terrains de sport) au profit de ces associations, durant les week-ends et les vacances scolaires. En contrepartie celles-ci se chargeraient de la propreté des lieux et de faire bénéficier les élèves de leurs activités périscolaires. Dans nos quartiers les jeunes sont livrés à eux-mêmes, en manque de repères... ils ont besoin d'encadrement, d'accompagnement et de modèles identificateurs : formons des éducateurs de rue, des jeunes médiateurs, les missions ne manquent pas : – accompagnement des jeunes dans leur scolarité (aide aux devoirs, suivi, aiguillage, lutte contre l'absentéisme...) – aide à la résolution de mini-conflits (voisinage, querelles entre jeunes, nuisances nocturnes...) – information et orientation des jeunes sur les questions de santé, de tabagisme, MST, drogues...) – hooliganisme... Nous en jetons les bases par cette formation «Jeunesse-Insertion-Leadership» qui est à la fois une première au Maroc et en même temps le début d'un processus qui, s'il est suivi, serait véritablement un commencement de solution. En matière d'emploi également, des mesures destinées à ces jeunes, passés à travers les mailles de tout «filet», sont possibles. Chômage oblige, l'éthique du travail se dégrade, nombre de jeunes trouvant un emploi trébuchent par manque d'éducation et d'endurance au travail. Pourquoi dès lors ne pas proposer pour tout jeune le souhaitant de se mettre au service d'une association reconnue et d'obtenir une formation gratuite ainsi qu'une attestation lui donnant une possibilité d'embauche dans l'une des entreprises qui accepterait de s'engager dans cette forme de «contrat social». Outre une sensibilisation au travail associatif, au dépassement de soi, ce «contrat» aurait pour objectif principal l'insertion professionnelle. Pourquoi par exemple ne pas mettre en pratique un quota jeunes dans l'attribution des permis de confiance ? Pourquoi ne pas réfléchir à l'organisation d'un partenariat avec les sociétés de distribution de journaux afin que lors de l'installation de nouveaux kiosques, une place soit systématiquement faite à l'embauche de jeunes... Les idées simples, pratiques, d'un moindre coût, ne manquent pas, encore faut-il faire preuve d'esprit novateur et faire confiance à la jeunesse. Il ne s'agit pas de dire que cela serait une panacée mais au moins cela aurait le mérite d'être palpable, concret... n'avons-nous pas tout à gagner à creuser ces idées ? Toujours est-il que pour l'instant nous lançons notre cycle de formation, grâce à un partenariat ambitieux avec l'ambassade de France et les Cémea, où le ministère de la jeunesse marocain sera observateur, j'y ai mis beaucoup d'énergie, j'y place beaucoup d'espoir...