Amine Arabany a trouvé la mort, samedi dernier, après une terrible chute dans une cage d'ascenseur défaillant d'un immeuble au quartier Bourgogne, à Casablanca. Ce jeune homme âgé de 25 ans a payé de sa vie le prix d'une grave négligence. L'affaire a été portée devant la justice. Le terrible accident qui a coûté la vie à Amine Arabany continue de défrayer la chronique sur la sécurité des ascenseurs. Ce jeune employé dans une société de crédits a été tué, samedi dernier, après une chute depuis le septième étage dans une cage d'ascenseur d'un immeuble à Casablanca. En fait, une chute dans le vide. Car la cabine de la machine n'existait pas. En plus, l'immeuble était plongé dans le noir. Electricité défaillante. Amine Arabany, 25 ans, a trouvé la mort quand il a voulu s'en aller, après un dîner en famille, dans cet immeuble de dix étages situé au quartier Bourgogne. Un drame qui a bouleversé fortement les Arabany. «Je n'arrive toujours pas à comprendre comment les choses se sont déroulées. Nous avons pourtant passé l'après-midi du samedi dernier ensemble. Quatre heures avant son décès, nous étions ensemble !», raconte avec beaucoup d'émotion le père d'Amine. Profondément touché par ce tragique accident, il ne compte pas baisser les bras. «Je vais porter l'affaire devant les tribunaux. Il faut agir pour cesser cette hémorragie et pour que de pareils cas ne se reproduisent plus !», ajoute-t-il sur un ton ferme. Ce qui rend les Arabany encore plus perplexes, c'est le fait que l'immeuble en question est un bâtiment de haut standing dans un quartier des plus en vue de la capitale économique. En fait, cet immeuble a deux ascenseurs, dont l'un est en panne depuis plus de 11 mois en raison de la cessation des payements des charges de copropriété par certains locataires. « En descendant, Amine a pris le mauvais ascenseur. Ce qui est encore révoltant, c'est que même après l'accident, la porte de cette machine n'est toujours pas condamnée!», précise le père de la victime. À qui incombe la responsabilité de ce drame ? « On se renvoie la balle, sans arriver à désigner précisément le responsable. Quant à moi, ce sont les autorités qui sont responsables puisqu'elles n'interviennent pas dans le règlement des problèmes relatifs au syndic et la gestion des copropriétés », tranche-t-il. Un dossier épineux qui commence à susciter des remous auprès d'autres habitants craignant pour leur vie et pour celle de leurs enfants. L'expérience française en la matière est un cas d'école. La loi n° 2003-590 du 2 juillet 2003 comporte trois volets : une mise à niveau technique des appareils qui le nécessitent, un renforcement de l'entretien et un contrôle technique obligatoire. Dans le volet technique, cette loi concerne particulièrement les risques majeurs relatifs aux principales causes d'accidents. Quant au deuxième volet, le texte en question précise que l'entretien est destiné à maintenir l'appareil en bon état de fonctionnement et à assurer la sécurité des passagers : l'obligation, pour le propriétaire, d'adopter un contrat d'entretien est confortée et renforcée, tandis que les propriétaires ont à prendre des dispositions minimales renforcées et à souscrire à cet effet un contrat d'entretien. S'agissant du troisième et dernier volet, les ascenseurs de plus de quatre ans bénéficient d'un contrôle technique périodique obligatoire. Pour ne pas être juge et partie, cette loi confie le contrôle à un organisme extérieur tiers, totalement indépendant du constructeur et de l'entreprise de maintenance. Depuis l'entrée en vigueur de cette loi, le nombre des accidents causés par les ascenseurs a connu une nette baisse à l'Hexagone. Au Maroc donc de lui emboîter le pas.