SM le Roi Mohammed VI se rendra au Niger le lundi 18 juillet 2005. Cette visite fait suite à un important programme logistique déployé par le Maroc pour aider ce pays à faire face à la famine. Sa Majesté le Roi Mohammed VI est attendu au Niger lundi prochain. Cette visite de 24 heures fait suite à un important appui logistique du Maroc à ce pays sahélien. Plus d'une cinquantaine d'inspecteurs venus du Royaume travaillent dans un programme du FAO mis en place pour ce pays. L'hôpital installé il y a une dizaine de jours par l'armée marocaine à Maradi, 550 km au Sud-Est de la capitale nigérienne, est au programme de la visite royale. SM le Roi s'enquérira de la situation lui-même, en se rendant dans cette région particulièrement touchée par la famine. L'Organisation «Medecins sans frontières» est aussi présente dans cette région de Maradi avec un centre de récupération nutritionnelle pour les enfants les plus exposés. La situation humanitaire du Niger s'est dégradée depuis le printemps, suite à de mauvaises conditions climatiques et à l'invasion acrédienne. Pays agro-pastoral, faiblement urbanisé, la majorité des paysans et éleveurs attendent un geste de la communauté internationale. Les experts de l'ONU estiment que plus de trois millions et demi sur les 12 millions d'habitants que compte le Niger sont menacés par la famine. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a réclamé à Dakar une aide urgente de 12 millions de dollars pour lutter contre la famine qui sévit au Niger et pour tripler le nombre des bénéficiaires de l'aide alimentaire gratuite. Environ 4,2 millions de dollars ont été reçues durant ces six dernières semaines. La réaction des bailleurs internationaux a été lente, ce qui a entravé les actions de l'Agence onusienne. "Nous l'avons déjà dit et nous le répétons : le Niger a besoin d'une aide aujourd'hui, pas demain. Des enfants sont en train de mourir et leurs parents ont faim", insiste le PAM dans un communiqué. Le Maoc est l'un des premiers pays à répondre à l'appel des autorités de Naimey, confrontées à une crise humanitaire sans précédent. Les différents organismes des Nations Unies ont demandé en mai dernier 16,2 millions de dollars pour venir en aide à ce pays d'ici la fin septembre. Seuls 3,8 millions ont été mobilisés. La Banque islamique de développement (BID) vient de se rajouter sur la liste des donateurs avec 300 millions francs CFA octroyés cette semaine. Une convention relative à cette aide, a été signée le même jour à Niamey par le ministre nigérien de l'Economie et des Finances, Ali Lamine Zène, et le vice-gouverneur de la BID, Amadou Cisse. La BID, à travers ce protocole, vise à appuyer le Niger dans l'achat de céréales, d'aliments pour le bétail et de semences qui permettront de faire face aux problèmes immédiats. Premier partenaire commercial du Niger, la France vient de porter sa contribution totale dans cette lutte contre la famine à 5 millions d'euros. La situation économique de ce pays semi-désertique dépend en grande partie de la pluviomètrie. Pour cette année, les récoltes ont été compromises dans les régions de l'Est, du Nord et de l'Ouest du Niger, où plus de 80% des habitants vivent d'une agriculture de subsistance, à cause de la sécheresse et d'une invasion de criquets. Les médias internationaux, mobilisés ailleurs, ont à peine mentionné les prévisions alarmantes de Jean Ziegler, rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation. "Les gens meurent. Les groupes vulnérables sont en voie de liquidation, enfants, malades, personnes âgées", a déclaré à la presse le sociologue suisse, de retour d'une mission de cinq jours au Niger. Le Suisse a notamment critiqué les plans d'ajustement du Fonds monétaire international (FMI) qui interdisent la fourniture gratuite de nourriture et de soins de santé. Deux fois plus grands que la France (1,3 million de km2), le Niger fait frontière avec le Mali, l'Algérie, la Libye, le Tchad, le Nigeria et le Benin. La réaction rapide du Maroc montre que ce «pays est à l'avant-garde de la coopération Sud-Sud, cette manière de faire bénéficier mutuellement les expériences des uns et des autres», a affirmé l'ambassadrice du Niger à Rabat, Mme Diori Hamani Ramatou dans des propos rapportés par la MAP.