Le Premier secrétaire de l'USFP, Mohamed Elyazghi, également ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de l'Eau, fait partie de la délégation marocaine qui se rendra en Amérique Latine pour expliquer la position marocaine sur l'affaire du Sahara. Entretien. ALM : Quel est l'objet de la tournée internationale à laquelle vous allez, personnellement, participer dans plusieurs pays d'Amérique Latine ? Mohamed Elyazghi : Bien entendu, l'USFP a toujours été à l'avant-garde dès qu'il s'agissait de défendre notre cause nationale. La diplomatie partisane de notre parti se traduit par un certain nombre d'actions à l'échelle mondiale, notamment au sein de l'Internationale socialiste où l'USFP est un membre très actif. Pour ce qui est de la tournée en Amérique Latine, il faut noter qu'elle intervient à un moment où le Maroc fait l'objet d'une vaste campagne mensongère. Nos ennemis colportent dans plusieurs capitales du monde des informations erronées sur la teneur des dernières résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Ces résolutions sont pourtant très claires. A travers elles, la communauté internationale insiste pour que les parties recherchent une solution politique mutuellement acceptable. Le Maroc a dit "oui". Il a exprimé à l'ancien envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies son intention d'œuvrer dans le cadre d'un dialogue constructif à la résolution de cette question de manière politique et consensuelle. Une démarche que, ni le gouvernement algérien ni les séparatistes, n'ont adoptée. Ces derniers mettent en avant le Plan Baker, qui, comme tout le monde sait, n'est plus d'actualité. Comment peut-on résumer la vision marocaine d'une solution politique, mutuellement acceptable ? En un seul mot, nous pouvons dire que le choix de la régionalisation dans les provinces du Sud est une solution idéale, acceptée et défendue par le Maroc. D'ailleurs, nous sommes là devant un aspect de l'autodétermination. En dotant une région de larges attributions, évidemment dans le cadre de la souveraineté marocaine, est une illustration de l'autodétermination. Mais le gouvernement algérien ne se considère pas comme concerné. Quant au polisario, il n'a manifestement aucune liberté d'action et de décision. En fait, les résolutions du Conseil de sécurité sont un échec pour les séparatistes et le gouvernement algérien, car elles les mettent devant le pied du mur. Et c'est d'ailleurs pour ces raisons que le Maroc ne se sent absolument pas gêné par les évènements hostiles à son intégrité territoriale, tels que ceux que Laâyoune a connus. Cependant, il faut expliquer à nos partenaires nos positions et éviter la politique de la chaise vide. Mais pourquoi spécialement l'Amérique Latine ? Le choix est simple. Bon nombre de pays dans cette région du monde n'ont connu que la propagande algérienne. Mais les choses ont considérablement changé, depuis la visite effectuée par l'ancien Premier ministre, Si Abderrahman Youssoufi, et surtout à la suite de la tournée royale dans plusieurs Etats d'Amérique Latine. Il faut maintenant consolider ces acquis et poursuivre la politique de sensibilisation et d'explication, car le gouvernement algérien s'active énormément dans cette région. En plus, dans les pays démocratiques, les dirigeants changent. Il faut donc rester attentif. A ce titre, je tiens à vous préciser que le Maroc n'est nullement revenu sur le choix stratégique de construire un Maghreb arabe fort et complémentaire. En d'autres termes, la résolution de la question du Sahara est dans l'intérêt général, y compris de l'Algérie. Pour revenir à la question de la régionalisation. Où en est-on exactement ? Le Maroc a fait, dans ce sens, un choix politique et juridique, puisque la Constitution du pays a érigé la région en collectivité locale. Cette régionalisation sera activée dans l'ensemble du territoire. Pour ce qui est des provinces du Sud, il va manifestement falloir attendre qu'une solution à l'affaire du Sahara soit trouvée dans le cadre des Nations Unies. En d'autres termes, la région du Sahara aura des attributions différentes des autres régions du Maroc ? Prenez l'Espagne, toutes les régions ne disposent pas des mêmes autonomies. Même chose en Italie où la région de l'Adige possède des pouvoirs totalement différents de ceux des autres régions. C'est finalement une question de choix. Pour ce qui est des provinces du Sud du Maroc, leurs spécificités découlent de la situation particulière de ce dossier soumis aux Nations Unies. Quels sont les pays que vous allez personnellement visiter lors de ce périple ? Je fais partie du groupe qui se rendra au Chili, en Argentine et en Uruguay.