M. Mohamed Elyazghi fait le point sur les relations maroco-espagnoles dans un entretien accordé au quotidien espagnol "La Vanguardia". À la veille de la rencontre prévue le 11 décembre entre le ministre des Affaires étrangères marocain, Mohamed Benaïssa, et son homologue espagnole, Ana Palacio, à Madrid, le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement, Mohamed Elyazghi, a accordé un entretien au quotidien espagnol La Vanguardia sur les relations maroco-espagnoles. Répondant à une question sur la rencontre Benaïssa-Palacio, M. Elyazghi a affirmé qu'il espérait beaucoup de cette rencontre, car, a-t-il dit, "les relations entre l'Espagne et le Maroc doivent être bonnes, de confiance, et se situer dans le cadre du traité d'amitié et de bon voisinage signé entre les deux pays depuis 1991…Nous souhaitons que les relations se normalisent, mais sans éviter aucun sujet sur les relations entre les deux pays. Toutes les questions du contentieux, qui existe entre nos deux pays, doivent être abordées avec un dialogue franc et objectif et un esprit de solidarité". S'agissant de la possibilité d'une importante avancée lors de la rencontre de Madrid, le ministre marocain a répondu que "du côté marocain, la volonté existe, mais il faut affronter les problèmes avec courage pour parvenir à des solutions qui préservent les intérêts du Maroc et de l'Espagne". Pour M. Elyazghi, la situation actuelle "est anormale, car l'Espagne est notre voisin immédiat, c'est le pays avec lequel nous devrions aller de l'avant dans le développement économique, social et culturel…Ce qui se passe est négatif, mais la réaction du Maroc était légitime, car nous nous attendions à un soutien espagnol au Maroc sur tous les sujets, et c'est le contraire qui a eu lieu". En ce qui concerne l'affaire du Sahara, le ministre marocain a appelé l'Espagne, qui devient à partir du premier janvier 2003, membre du conseil de sécurité, à réviser sa position et à assumer sa responsabilité en tant que membre du Conseil de sécurité de l'ONU. À propos des raisons ayant conduit les deux pays à la situation de crise, M. Elyazghi a estimé que "le gouvernement marocain n'a pas commis d'erreur, sa réaction fût légitime. C'est le gouvernement espagnol qui devrait réviser ses méthodes et sa forme de voir et de concevoir les relations avec le Maroc". "Le Maroc, a conclu le ministre marocain, a fait de grands pas dans la démocratisation de ses institutions, mais les amis espagnols continuent à nous considérer comme un pays du tiers-monde sans démocratie".