Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Ana Palacio, a annoncé lundi à Madrid qu'elle se réunira avec son homologue marocain Mohamed Benaïssa à la mi-décembre dans la capitale espagnole. Le chef de la diplomatie espagnole a précisé, lors d'une comparution devant le Parlement espagnol, que les deux parties sont en contact pour fixer cette date au 11 décembre afin de reprendre le dialogue entre les deux pays, dont les relations sont très tendues depuis plus d'une année. La crise diplomatique entre le Maroc et l'Espagne est marquée par une tension diplomatique et politique. La crise avait démarré suite à la réaction du gouvernement espagnol après le non-renouvellement de l'accord de pêche entre le Maroc et l'Union Européenne. La réaction de Madrid avait alors été jugée inappropriée. Mais l'attitude espagnole qui a le plus fomenté la crise est celle du soutien de Madrid aux séparatistes du Polisario. Rappelons que la rencontre, annoncée par Palacio pour le 11 décembre, devait avoir lieu le 23 septembre, mais elle avait été annulée en dernière minute par le Maroc à cause de l'atterrissage d'un hélicoptère militaire espagnol sur l'îlot Tourah, la veille de la rencontre. La rencontre entre les deux ministres des Affaires étrangères sera la deuxième après celle qui a eu lieu lors de la visite de Palacio au Maroc en juillet dernier en pleine crise autour de l'îlot Tourah. À l'ordre du jour, la crise entre les deux pays et les moyens à même de revenir à des relations normales. Mais, pour y parvenir, l'Espagne devrait avouer et assumer ses responsabilités dans le développement de la crise. Le soutien officiel et officieux au Polisario, l'escalade militaire que son gouvernement tente de provoquer dans la région du détroit de Gibraltar en essayant de militariser la tension maroco-espagnole, et un ensemble d'autres questions sont à soulever entre les deux parties. À noter aussi que lors de la réunion entre Palacio et Benaïssa, le sujet de l'implication des services d'intelligence espagnols dans l'élaboration du canular sur le prétendu "communiqué des officiers libres" serait évoqué. Aujourd'hui, si la rencontre entre les deux chefs de la diplomatie arrive à avoir lieu, l'Espagne a la possibilité d'ouvrir la voie devant de nouvelles perspectives d'avenir pour la région.