Palacio annonce qu'elle pourrait rencontrer Benaïssa avant le 23 septembre. Une éventuelle réunion informelle pour préparer le rendez-vous de Madrid. Mais, déjà, l'Espagne ne semble pas disposée à aborder les plus brûlants dossiers qui font perdurer la morosité avec Rabat. Les ministres des affaires étrangères marocain et espagnol pourraient éventuellement se rencontrer la semaine prochaine à New York, en marge de la cinquante-septième session ordinaire de l'assemblée générale des Nations-Unies. La chef de la diplomatie espagnole, Ana Palacio, a annoncé, mercredi dans une déclaration à l'agence Europa-Press, qu'elle n'excluait pas la possibilité d'avoir des entretiens informels avec le ministre des affaires étrangères marocain, Mohamed Benaïssa. Il est à rappeler que les deux parties avaient annoncé que la réunion de Madrid entre les deux chefs de la diplomatie aura lieu le 23 septembre prochain. Pour ce qui est de l'ordre du jour de cette réunion, Palacio a indiqué que son objectif principal sera de "progresser dans la reconstruction du minimum de confiance nécessaire pour développer tous les sujets qui concernent les deux pays". Dans une tentative de minimiser l'importance de la réunion de Madrid et de lui donner un aspect protocolaire, Palacio a déclaré que "l'objectif principal de la visite de Benaïssa à Madrid sera de répondre à celle que j'ai effectuée à Rabat". Parmi les sujets que la responsable espagnole compte aborder avec son homologue marocain, elle a mentionné trois "volets principaux", à savoir "l'immigration clandestine, l'Union européenne et la pêche". "Notre but ne sera pas de résoudre les problèmes, mais de rétablir les canaux habituels des relations entre deux Etats, comme la présence des ambassadeurs, par exemple", affirma-t-elle. Partant de ces déclarations, on remarque que pour la partie espagnole, l'ordre du jour de la rencontre Benaïssa-Palacio sera limité à des sujets d'ordre économique ou social, alors que tous les grands dossiers seront exclus des négociations. Rappelons que la partie marocaine insiste sur l'importance de la réunion de Madrid et l'obligation pour les deux parties d'entamer des négociations sérieuses sur les grands dossiers des conflits existant entre le Maroc et l'Espagne. Pour la partie marocaine, ces thèmes sont : la décolonisation de Sebta et Melillia et des "îles adjacentes" dont l'îlot Leïla, la position espagnole vis-à-vis de l'affaire du Sahara, l'autorisation d'exploration de pétrole accordée par le gouvernement espagnol dans les eaux territoriales du Maroc entre les îles Canaries et la côte marocaine, les problèmes de nos ressortissants marocains résidant en Espagne, ainsi que les dossiers impliquant l'Union-européenne, comme la pêche, l'agriculture et l'immigration clandestine. Concernant l'affaire de Sebta et Melillia, le ministre espagnol a annoncé que son gouvernement s'opposait à toute négociation sur ce sujet, qualifiant les deux enclaves espagnoles de "villes espagnoles dont le statut n'est pas négociable". Par ailleurs, un responsable diplomatique a déclaré à l'agence de presse ACN que le Maroc a l'intention de soumettre la question de Sebta et Melillia et des îles Jaâfarines à l'assemblée générale des Nations Unies lors de la tenue de la 57e session ordinaire. En ce qui concerne la position espagnole, le responsable marocain a déclaré que "le Maroc a accepté toutes les demandes espagnoles d'inclure le problème du trafic de drogue, l'immigration clandestine, et la pêche à l'ordre du jour, l'Espagne devra donc accepter de son côté d'écouter la position marocaine sur le sujet de Sebta et Melillia". Il a par ailleurs ajouté que "tous les présidents des gouvernements espagnols, y compris Aznar et les ministres des affaires étrangères espagnols qui ont visité Rabat, avaient accepté d'écouter les responsables marocains sur ce sujet, c'est pour cela que la position d'Ana Palacio nous étonne".