Maroc-Espagne. Le gouvernement marocain a annulé la réunion de Benaïssa avec Palacio qui devait avoir lieu lundi en protestation contre l'atterrissage d'un hélicoptère de l'armée espagnole sur Tourah. Incident démenti par Madrid. Le match retour n'a finalement pas eu lieu. La rencontre qui devait réunir les ministres des Affaires étrangères marocain et espagnol a été annulée du côté marocain en protestation contre la violation par l'armée espagnole de la souveraineté territoriale du Maroc. Dans un communiqué rendu public dimanche en début d'après-midi, le ministère des Affaires étrangères et de la coopération avait annoncé l'annulation de la rencontre de Mohamed Benaïssa et Ana Palacio à Madrid. Selon le communiqué, un hélicoptère de l'armée espagnole a atterri, en début d'après-midi du dimanche 22 septembre, sur l'îlot marocain de Tourah, alors que la délégation marocaine s'apprêtait à quitter le Maroc à destination de l'Espagne où les deux parties devaient se rencontrer. Cette action de la part de l'armée espagnole est "un acte inacceptable par lequel l'Espagne viole, à nouveau, l'espace national aérien et terrestre", affirme le communiqué. Qualifiant l'action espagnole d'"incident fort regrettable", Rabat estime qu'il "contredit de la manière la plus nette l'esprit et la lettre de l'accord intervenu entre les deux pays en juillet dernier, à la faveur de la médiation réalisée par le Secrétaire d'Etat américain Colin Powell, à la suite de l'invasion de l'îlot marocain par l'armée espagnole". Le communiqué ajoute que le chef de la diplomatie marocaine, Mohamed Benaïssa, a transmis à son homologue espagnole, Ana Palacio, "les vives protestations du gouvernement de Sa Majesté le Roi et sa dénonciation de cet acte militaire espagnol, qui vient s'ajouter à de précédentes violations des espaces maritime et aérien marocains, que le Maroc a gérées dans un souci d'apaisement afin d'éviter toute tension". Une attitude d'agression que l'armée espagnole a répétée lundi matin en violant l'espace aérien marocain, ce qui suppose plusieurs questions sur la volonté espagnole d'apaiser la tension avec le Maroc. Dans un communiqué rendu public lundi matin, "les autorités marocaines s'interrogent, avec préoccupation, sur les objectifs poursuivis par l'armée espagnole à travers la multiplication constatée d'actes de violation, divers et renouvelés, de l'espace national marocain, à l'heure où les deux pays se préparaient à ouvrir un dialogue franc et serein portant sur l'ensemble de leurs relations bilatérales". Par ailleurs, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Ana Palacio a démenti l'atterrissage de l'hélicoptère de l'armée espagnole sur le sol de l'îlot Tourah. Une déclaration confirmée par le ministre de la défense, Féderico Trillo. Dans une déclaration à la presse espagnole, ce dernier a expliqué que "l'hélicoptère militaire espagnol avait juste survolé l'îlot à basse altitude après avoir détecté un zodiac de l'armée marocaine avec des soldats à bord qui se dirigeait vers Perejil (l'îlot Tourah)…et lorsque l'embarcation marocaine s'est éloignée de l'îlot, l'hélicoptère a fait de même". La même version de l'incident a été répétée par des sources proches du président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, qui ont exprimé leur préoccupation pour ce "malentendu". La même source affirme que la présidence du gouvernement espagnol espère que "le malentendu sera bientôt résolu et qu'une nouvelle date soit fixée pour la réunion entre Benaïssa et Palacio".