L'investissement public devrait atteindre les 230 milliards de dirhams au titre de l'exercice budgétaire 2021. A cet effet, 45 milliards de dirhams seront mobilisés au titre du Fonds Mohammed VI pour l'investissement. Une prévision faite dans le cadre du projet de loi de Finances 2021 qui a été approuvé lors du dernier Conseil de gouvernement tenu vendredi 16 octobre. Le renforcement de l'investissement public figure dans le premier axe autour duquel s'articule ce cadre budgétaire. Il s'agit de l'accélération du lancement d'un plan de relance de l'économie nationale. Une orientation qui se traduira par un effort financier exceptionnel. L'accent sera mis sur la protection des emplois et le soutien de la trésorerie des entreprises à travers des mécanismes de garantie en faveur notamment des TPME et des PME. C'est dans cette optique qu'a été conclu le «Pacte pour la relance économique et l'emploi» entre l'Etat et le secteur privé. A cela s'ajoute la signature des contrats programmes pour la relance des secteurs du tourisme, de l'événementiel et des traiteurs ainsi que des entreprises opérant dans les parcs d'attraction et de jeux. Tous ces dispositifs visent à insuffler une nouvelle dynamique auxdits secteurs et préserver les emplois. Autre mécanisme mis en place, la création du Compte d'affectation spéciale «Fonds Mohammed VI pour l'investissement» dont la mission sera centrée autour de l'appui aux activités de production, l'accompagnement et le financement des grands projets d'investissement publics et privés. Le deuxième axe du projet de loi de Finances concerne le lancement de la généralisation de la couverture médicale de base sur la période 2021-2022 marquant ainsi une première étape de la réforme sociétale relative à la généralisation de la couverture sociale. Ce chantier sera accompagné par la réhabilitation et la mise à niveau des structures hospitalières. Ainsi, un budget d'environ 20 milliards de dirhams sera alloué au secteur de la santé au titre de l'année 2021. Il sera par ailleurs procédé à l'ouverture de 5.500 postes budgétaires. Autres mesures prévues dans ce sens, la révision du cadre légal et réglementaire qui régit l'Assurance maladie obligatoire et la simplification du système fiscal pour les professionnels à revenu limité, en instaurant une contribution professionnelle unifiée. Cette dernière devrait générer 5 milliards de dirhams de recettes qui seront affectées au «Fonds d'appui à la protection sociale et à la cohésion sociale». Le troisième axe autour duquel s'articule la feuille de route budgétaire porte sur le renforcement des bases de l'exemplarité de l'Etat et l'optimisation de son fonctionnement à travers l'amorçage d'une réforme des établissements et entreprises publics (EEP) visant la mise en cohérence de leurs missions et le rehaussement de leur efficience économique et sociale. Ceci passe par la suppression de certaines entreprises ou de leurs filiales. Il s'agira d'entités qui ne cadrent plus avec les objectifs de leur création ainsi que le regroupement dans de grands pôles, des établissements et des entreprises œuvrant dans des secteurs similaires. A cet effet, il a été procédé à la préparation d'un projet de loi relatif à la réforme des EEP. Il est également prévu de créer une agence nationale ayant pour mission de gérer stratégiquement les participations de l'Etat aux différents EEP et d'évaluer les performances des institutions publiques. Le projet de loi préparé dans ce sens sera mis, incessamment, sur le circuit d'adoption. Pour ce qui est du secteur de l'éducation, il sera doté, au titre de l'année budgétaire 2021, d'une enveloppe de 72 milliards de dirhams. Il bénéficiera également de plus de 18.000 postes budgétaires. Rappelons qu'à travers la concrétisation du projet de loi de Finances pour l'année budgétaire 2021, et sur la base d'un ensemble d'hypothèses portant sur l'environnement national international, la croissance économique devrait se situer à 4,8% en 2021. Le déficit budgétaire devrait pour sa part revenir à 6,5% du PIB contre 7,5% en 2020. Une prévision qui tient compte des efforts à déployer en matière de la rationalisation des dépenses et des mesures engagées pour disposer de ressources additionnelles, dans le cadre de la poursuite du processus de privatisation, des mécanismes innovants et de la gestion dynamique du patrimoine de l'Etat.