« Les émetteurs doivent rendre publiques, aussitôt qu'ils en ont pris connaissance, les informations fiables dont ils disposent concernant les impacts de la pandémie sur leurs activités et situations financières ». Ainsi rappelle l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) aux émetteurs leurs obligations en matière de publication d'informations importantes. Un rappel fait, selon l'Autorité, en vertu de l'article 15 de la loi n°44-12 relative à l'appel public à l'épargne et aux informations exigées des personnes morales et organismes faisant appel public à l'épargne. De la publication des indicateurs trimestriels « A l'occasion de la publication des communiqués de presse relatifs aux indicateurs du premier trimestre 2020 dont la date limite est fixée à fin mai 2020, l'AMMC rappelle aux émetteurs les règles et recommandations applicables en la matière », ajoute l'Institution à propos de la publication des indicateurs trimestriels. En détail, lesdits communiqués de presse doivent être, le même jour, publiés sur le site internet de l'émetteur et sur un journal d'annonces légales y compris en version électronique, et transmis à l'AMMC. Ils doivent, selon la même source, contenir au moins « un commentaire sur l'activité pendant le trimestre écoulé, décrivant la situation financière de l'émetteur ainsi que les principaux faits marquants intervenus pendant le trimestre, y compris une description des impacts immédiats et/ou prévisionnels de la pandémie du COVID-19 sur la situation financière de l'émetteur ». Les mêmes communiqués doivent également comprendre les indicateurs sociaux et consolidés de l'émetteur. Il s'agit des indicateurs sur l'activité soit les volumes de production et de ventes, etc., du chiffre d'affaire net du trimestre écoulé (PNB pour les établissements de crédit et primes nettes pour les compagnies d'assurances et de réassurance), des informations sur les investissements et désinvestissements réalisés (montant, nature, commentaire, etc.) et le montant de l'endettement financier (Long et Court terme : Emprunts, titres de créances, découverts bancaires, redevances leasing restant à payer, etc.). Les communiqués doivent aussi comprendre la variation du périmètre de consolidation et la mention « néant » lorsque la valeur de l'indicateur concerné est nulle ou lorsque les évènements à commenter (faits marquants, variation de périmètre de consolidation, etc.) ne sont pas intervenus pendant le trimestre. En outre, les indicateurs additionnels retenus par l'émetteur ne peuvent être présentés qu'en complément des indicateurs précités, et ne peuvent en aucun cas se substituer à ces derniers. Mieux encore, l'AMMC recommande fortement aux émetteurs d'adopter les bonnes pratiques de communication financière. Il s'agit notamment de procéder à la publication des communiqués de presse dans un ou plusieurs journaux d'annonces légales à large tirage/diffusion en privilégiant les jours ouvrés, de présenter des indicateurs d'activité et financiers clairs, en les décrivant et/ou en précisant leurs formules de calcul, le cas échéant et de veiller à la clarté et à la lisibilité du contenu du communiqué de presse, et y préciser la date de publication ainsi que les coordonnées du responsable de la communication financière. Les publications liées aux assemblées générales Quant aux publications liées aux assemblées générales, l'AMMC rappelle également aux sociétés faisant appel public à l'épargne leurs obligations en matière de communication liée aux assemblées générales. Dans ce sens, l'Autorité évoque la publication d'un avis de réunion, au moins 30 jours avant la tenue de l'assemblée générale. Ladite publication doit être réalisée sur le site internet de l'émetteur et sur un journal d'annonces légales, y compris en version électronique. Il est en outre rappelé aux sociétés dont les titres sont inscrits à la cote de la bourse des valeurs qu'elles doivent se conformer aux dispositions de l'article 121 bis de la loi n°17-95 relative aux sociétés anonymes. L'AMMC rappelle également la prise en compte de toute demande d'inscription de projets de résolutions à l'ordre du jour de l'assemblée, répondant aux conditions requises et reçue selon les modalités indiquées dans l'avis de réunion dans le délai de 10 jours après la publication dudit avis, et ce conformément aux dispositions de l'article 121 de la loi n°17-95 précitée. Aussi, la publication d'un avis de convocation contenant les projets de résolution reçus de la part des participants à l'assemblée, et ce dans un délai d'au moins 15 jours avant la tenue de l'assemblée, est suscitée par l'AMMC. Si aucun projet de résolution n'a été reçu par la société, l'avis de réunion tient lieu d'avis de convocation. L'Autorité rappelle également la mise à la disposition des participants, à compter de la convocation, des documents obligatoires, notamment ceux prévus par l'article 141 de la loi n°17-95 précitée pour les assemblées générales ordinaires annuelles, ainsi que l'établissement d'un procès-verbal constatant les délibérations de l'assemblée conformément aux dispositions de l'article 136 de la loi n°17-95 précitée. Il est rappelé aux sociétés dont les titres sont inscrits à la cote de la bourse des valeurs qu'elles doivent publier sur leur site internet, dans un délai qui ne dépasse pas quinze jours après la réunion de l'assemblée, les résultats des votes exprimés en assemblée. Ce qu'il en est des normes comptables et d'audit Dans ce sens, l'AMMC informe également les émetteurs des positions prises par les instances de normalisation comptable et d'audit dans le contexte actuel. En effet, les investisseurs et autres parties prenantes ont besoin d'une information financière complète, y compris en ce qui concerne les impacts de la pandémie sur la situation financière et les perspectives des émetteurs. Ainsi, le Conseil National de la Comptabilité (CNC) a publié, le 29 avril 2020, son avis n°13 explicitant les incidences comptables de la pandémie de Covid-19. Ledit avis précise les modalités de prise en compte des impacts de la pandémie sur les comptes, ainsi que les informations spécifiques à inclure dans l'ETIC (état des informations complémentaires) à ce propos. De même, le Conseil National de l'Ordre des Experts Comptables (OEC) a arrêté, lors de sa réunion du 9 avril 2020, une directive relative aux incidences de la pandémie de Covid-19 sur la mission d'audit des états de synthèse. Ladite directive considère la pandémie du COVID-19 en tant qu'événement post-clôture et précise les diligences des commissaires aux comptes pour une communication financière appropriée