Trois voyous, âgés de 17 à 25 ans, ont enlevé deux jeunes filles, dont une mineure, à bord d'un taxi-colis. Ils ont violé l'aînée sous les yeux de son amie. Jeudi 24 avril, vers 18h. Hafida, vingt-deux ans, vient de quitter son travail, une unité de confection située dans la zone industrielle, à Taza Al Jadida. Comme à l'accoutumée, Jamila, seize ans, l'attendait. Cette dernière travaille dans une usine voisine. Les deux jeunes filles rentrent ensemble, à pied. Chemin faisant, elles discutent et se font des confidences. Et chacune d'elles trouve plaisir à raconter à l'autre sa vie sentimentale, tout en échangeant des conseils. Avant d'arriver à la gare routière, Hafida et Jamila devaient traverser un passage rarement fréquenté. Ce n'est pas la première fois qu'elles le font, et elles n'ont donc aucune raison de s'inquiéter. Leur chemin croise de temps à autre celui de jeunes qui essaient de les draguer, en leur proposant de les accompagner quelque part afin de «passer du bon temps ». Elles sont habituées à ces avances quotidiennes qu'elles qualifient de jeux d'enfants. Hafida et son amie n'imaginaient pas que ce jour ne serait pas comme les autres. Elles traversaient le passage en poursuivant leur conversation. Elles ont remarqué un taxi-colis, de marque Honda, garé dans un coin. Mais ce qu'il leur importait c'était d'arriver chez elles le plus tôt possible après une journée de corvée. Tout à coup, un jeune saute de l'arrière du taxi-colis, un couteau à la main, puis un deuxième et un troisième. Hafida et Jamila sursautent de frayeur. Elles ne savent pas ce qui va leur advenir. Elles reculent de quelques pas comme pour tenter de s'enfuir. Mais le jeune armé d'un couteau avance vers elles, en les menaçant. Elles crient au secours. Mais l'endroit est désert. Elles sont seules devant le trio qui les a accostées. Les deux filles supplient leurs agresseurs de les laisser retourner en paix chez elles. Pour toute réponse, les trois voyous les poussent vers le taxi-colis, leur intimant l'ordre d'y monter sans opposer de résistance. Elles obtempèrent. Deux des trois voyous sont restés à l'arrière avec les deux filles qui pleurent, pendant que le troisième est au volant. Ce dernier ne s'arrête qu'une fois hors du périmètre urbain, dans un lieu désert donnant sur Larbaâ Lante. Il descend et demande à ses amis de faire descendre les deux filles. Ces dernières pleurent sans cesse et supplient les garçons dont les yeux sont exorbités de désir. Ils les conduisent derrière un mur et leur demandent de se déshabiller. Les filles refusent. L'un des trois mauvais garçons demande à ses amis de laisser Jamila tranquille parce qu'elle est mineure et leur «conseille» de s'intéresser à Hafida. Cette dernière résiste pour ne pas ôter ses vêtements. Les gifles pleuvent tant et si bien qu'elle finit par obtempérer. Les trois voyous la violent à tour de rôle sous les yeux de son amie, Jamila, qui pleure à chaudes larmes. Leur forfait accompli, ils les ramènent à l'endroit même où ils les avaient kidnappées et prennent la poudre d'escampette. Le lendemain, les deux filles portent plainte devant la police judiciaire qui ne ménage aucun effort avant de mettre le grappin sur les trois violeurs, Saïd, Abdelghafour et Khaled et de les déférer devant la justice, poursuivis pour kidnapping, séquestration et viol.