Trois jeunes hommes, membres d'une bande de six malfaiteurs, ont été traduits, dimanche dernier, devant la Cour d'appel d'Agadir pour avoir commis plusieurs enlèvements, séquestrations, viols et agressions. Nous sommes à Agadir. Il était 18 h 30 passées de ce jeudi 31 décembre 2009, quand M'barek est arrivé au commissariat de police à Tikiouine. Il était tout en sueur bien qu'on est en hiver. Son cœur battait la chamade. Accueilli par le chef de l'arrondissement, il l'a avisé tout en criant : «Ma fiancée a été kidnappée par six malfaiteurs…». M'barek était, ce dernier jour de 2009, en compagnie de sa fiancée, Khadija. En fait, ils ont passé une belle journée ensemble. Et ils avaient l'intention de la terminer par une petite promenade juste à côté de l'Oued Souss, situé dans la région de Tikiouine à la commune de Drarga. Une promenade qui a mal tourné. Comment ? Ils contemplaient l'Oued tout en conversant quand un jeune homme s'est arrêté devant eux. Que voulait-il ? M'barek ne savait rien au juste. Le jeune homme a brandi un couteau. Et M'barek a tenté de l'immobiliser lorsque cinq autres jeunes hommes sont apparus, tous armés de couteaux. M'barek est resté bouche bée. Comment devait-il se défendre et protéger sa bien-aimée ? En fait, il ne pouvait que les supplier afin de ne pas faire du mal à sa fiancée. Des implorations qui semblaient n'avoir aucun effet sur les six voyous. Ceux-ci ont menacé M'barek de meurtre s'il résistait. Avec leurs six couteaux, ils ont obligé M'barek de leur remettre tous les objets qu'il portait sur lui et de partir sans aviser la police. Et sa fiancée ? Le chef de la bande l'a obligée de rester en sa compagnie. M'barek l'a supplié pour ne pas lui porter atteinte. En vain. Les six voyous l'ont maltraité tout en le menaçant de meurtre s'il résistait encore. Aussitôt, les enquêteurs se sont rendus sur les lieux où Khadija a été enlevée. Ils ont effectué un ratissage de grande envergure. Sans résultat. Ce n'est que le vendredi 1er janvier, vers 4 h du matin, que Khadija a été libérée. Dans un état lamentable, elle a affirmé aux enquêteurs que ses ravisseurs l'ont conduite à un champ agricole. Là, le chef a partagé le butin entre les membres de la bande et l'a gardée pour lui. Il a abusé d'elle tout en s'enivrant. Les enquêteurs ont entamé aussitôt des investigations qui ont ciblé les lieux où Khadija a été séquestrée et violée. Un SDF qui s'y droguait les a informés qu'un certain Nouredine qui séquestrait une jeune fille lui a remis de l'argent lui demandant de lui acheter des cigarettes au détail. Avec plus d'informations, les enquêteurs sont arrivés à identifier Nouredine, un jeune, âgé de vingt-cinq ans, natif de Tikiouine. Il a été condamné à une peine de dix ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs, kidnapping, séquestration et viol, avant d'être gracié il y a trois mois. Huit jours plus tard, le jeudi 7 janvier 2010, les limiers ont poussé un premier soupir de soulagement. Parce qu'ils sont arrivés à mettre la main sur Nouredine au douar Izme. Il est marié et père de deux enfants . Soumis aux interrogatoires, il a reconnu avoir kidnappé, séquestré et violé plusieurs jeunes filles et ce avec la complicité des cinq membres de la bande. Deux d'entre eux ont été mis hors d'état de nuire. Il s'agit d'Abdelkrim et de Bachir, âgés tous les deux de vingt-deux ans, récidivistes et demeurent au douar Drarga. Ils ont tous reconnu leurs méfaits et ont été traduits devant la Cour d'appel d'Agadir poursuivis pour constitution d'une association de malfaiteurs, vol qualifié, kidnapping, séquestration, viol, coups et blessures à l'arme blanche. Les trois autres membres de la bande demeurent toujours en fuite.