Les besoins en liquidités ont atteint en moyenne plus de 95 milliards DH ! On comprend maintenant pourquoi certains GAB (Guichets automatiques bancaires) étaient à sec en août. En effet, c'est un nouveau record de consommation qui a été pulvérisé pendant ce mois. C'est ce que laissent entendre les dernières statistiques publiées par la banque centrale. Les besoins en liquidités bancaires sont l'équivalent considéré comme un thermomètre renseignant notamment sur le niveau de consommation et crédits. Bank Al-Maghrib (BAM) nous apprend ainsi que les besoins en liquidités ont atteint des niveaux stratosphériques par semaine en août. «Reflétant essentiellement l'expansion de la circulation fiduciaire, le besoin en liquidités bancaires s'est creusé à 95,5 milliards de dirhams en moyenne hebdomadaire en août», explique la banque centrale. La situation est telle que BAM vient de décider d'injecter plus de liquidités sur le marché. Ce fut d'ailleurs l'une des décisions phares du dernier conseil de Bank Al-Maghrib tenu le mardi 24 septembre. «Au regard de la persistance de besoins importants de liquidités bancaires sur l'horizon de prévision, le conseil a décidé de réduire le taux de la réserve monétaire de 4 à 2%, permettant ainsi une injection permanente d'un peu plus de 11 milliards de dirhams», explique la banque centrale qui a cependant décidé de maintenir son taux directeur inchangé. «Sur la base de ces évaluations, notamment celles des prévisions à moyen terme de l'inflation, de la croissance, des comptes extérieurs, des conditions monétaires et des finances publiques, le conseil a jugé que le niveau actuel du taux directeur de 2,25% reste approprié et a décidé de le maintenir inchangé». S'agissant de l'inflation, les responsables de BAM affirment que le conseil a noté qu'après s'être établie à 1,9% en 2018, «l'inflation a nettement ralenti, se situant à 0,2% en moyenne sur les huit premiers mois de l'année, en relation notamment avec la baisse des prix des produits alimentaires à prix volatils». Selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, elle devrait continuer à évoluer à des niveaux faibles au cours des prochains mois pour ressortir à 0,4% sur l'ensemble de l'année. En 2020, elle s'accélérerait à 1,2%, tirée par sa composante sous-jacente qui, sous l'effet notamment de la reprise attendue de la demande intérieure, atteindrait 1,6% après 0,7% prévu en 2019. Par ailleurs, BAM annonce que le déficit budgétaire hors privatisations s'est accentué sur les huit premiers mois de l'année de 5,8 milliards de dirhams à 34,9 milliards. «Les dépenses globales ont augmenté de 5,4%, résultat notamment d'un alourdissement de celles au titre des «autres biens et services». En parallèle, les recettes se sont renforcées de 3,4%, avec des hausses de 2,2% pour les rentrées fiscales et de 21,3% pour celles non fiscales. Dans ces conditions, et tenant compte de l'impact de l'accord conclu dans le cadre du dialogue social, le déficit budgétaire hors privatisations devrait se situer, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, aux alentours de 4% du PIB cette année», conclut la même source.