Les marocains utilisent de plus en plus leurs cartes bancaires à l'étranger Les touristes marocains sont friands des achats à l'étranger. En effet, le dernier rapport annuel de Bank Al-Maghrib (BAM) sur les infrastructures des marchés financiers et les moyens de paiement, leur surveillance et les initiatives d'inclusion financière pour l'exercice 2017 confirme la hausse importante de la consommation des Marocains à l'étranger. Dans les détails, BAM indique que l'activité Retrait Out-bound qui désigne les opérations de retraits effectuées par les porteurs de cartes bancaires marocaines sur les GAB des banques à l'étranger affiche une progression de +33,7% en nombre avec 275.716 retraits et de +31,8% en montant avec près de 660 millions DH. Ce n'est pas tout. Le rapport fait savoir que l'activité Paiement Out-bound qui désigne les opérations de paiement effectuées par les porteurs de cartes bancaires marocaines sur les TPE des commerçants à l'étranger, a progressé de +73% en nombre avec plus de 3,1 millions de paiements et de +36,4% en montant avec 2,6 milliards DH. Plus globalement, l'activité Retrait pour l'année 2017 s'est établie à plus de 282,7 millions de transactions correspondant à un volume de plus de 254,7 milliards DH contre respectivement 264,6 millions d'opérations et 236,2 milliards DH en 2016, soit une hausse de 6,4% en nombre et 7,3% en volume. Ces résultats confirment l'engouement des Marocains pour l'utilisation de la carte bancaire. Selon Bank Al-Maghrib, «la carte bancaire a dépassé pour la première fois, en 2017, en nombre de transactions, le chèque en se positionnant au deuxième rang derrière le virement avec une part de 26% des opérations réalisées, contre 35% pour le virement et 24% pour le chèque». Cela dit, la même source nuance cette performance puisqu'en termes de montants échangés, le chèque demeure largement prépondérant avec une part de 47%. «Le nombre de paiements par carte, y compris les paiements sur GAB et ceux en ligne, s'est établi globalement à 56,1 millions d'opérations pour une valeur de 24 milliards de dirhams, soit une augmentation de 33,8% en nombre entre 2016 et 2017, contre une augmentation de 23,2% entre 2015 et 2016. En valeur, l'augmentation a été de 24,6%, contre 19,1% l'année précédente», lit-on dans le rapport. «L'économie marocaine reste encore largement dominée par le cash, dont la demande a réalisé encore cette année une croissance significative aussi bien en valeur qu'en nombre (en unités) de respectivement 7 et 5%, pour atteindre 232 milliards de dirhams à fin 2017, soit l'équivalent de 1,6 milliard de billets et 2,7 milliards de pièces», conclut la même source. Mais les responsables comptent sur une autre solution pour limiter le cash. En effet, BAM s'attend à ce que le déploiement du paiement mobile national fasse réduire la circulation du cash tout en renforçant l'inclusion financière. «Les règles de place nécessaires au bon fonctionnement du paiement mobile inter-opéré ont été arrêtées et le switch mobile mis en place, réunissant ainsi les conditions pour un lancement effectif avant fin 2018», apprend-on auprès des responsables. Surveillance des marchés financiers : Bientôt une loi Une loi est dans le pipe concernant la surveillance des infrastructures de marchés financiers. En effet, Bank Al-Maghrib annonce avoir finalisé les travaux relatifs à l'élaboration d'un projet de loi spécifique relatif à la surveillance des infrastructures de marchés financiers et aux émetteurs des moyens de paiement. Ce projet définit les conditions d'agrément et d'exercice des activités des infrastructures de marchés financiers (IMF), leurs obligations et les modalités de surveillance de ces dernières et des émetteurs de moyens de paiement. «Il vise à renforcer et à clarifier les modalités de la surveillance de ces assujettis et ce, en conformité avec les normes internationales en la matière», expliquent les responsables. Par ailleurs, afin de renforcer le suivi de la résilience des IMF, Bank Al-Maghrib a procédé à l'amélioration de ses méthodes de suivi des risques inhérents aux IMF à travers la mise en place, au cours du second semestre 2017, d'un outil d'aide à la notation de ces infrastructures, baptisé «Ribat» (Risk Based Assessment Tool), destiné à améliorer la prévention de ces risques.