Le premier round des négociations entre les centrales syndicales et le Premier ministre s'annonce sous de bons auspices. Points de vue de dirigeants de l'UMT et de l'UGTM. C'est ce vendredi 24 janvier que le Premier ministre, Driss Jettou, devrait rencontrer les représentants des centrales syndicales les plus importantes du pays, en l'occurrence, la confédération démocratique du travail (CDT), l'Union marocaine du travail (UMT) et l'Union générale du travail (UGTM). Cette rencontre revêt une importance particulière pour l'ensemble des syndicats, dans la mesure où elle constitue la première en son genre, depuis l'avènement du gouvernement de Driss Jettou, et en raison des multiples dossiers en suspens qui attendent le gouvernement. Dans un entretien avec Mohamed Benjelloun Andaloussi, membre du bureau exécutif de l'UGTM, il estime qu'il est impératif pour le nouveau gouvernement, maintenant que la loi de Finances est votée, d'apporter des réponses satisfaisantes aux doléances des syndicats et des forces vives de la Nation. Il s'agit en premier lieu, dit-il, des problèmes qui n'ont pas encore été réglés depuis les accords du 1er août 1996 et ceux du 19 moharrem, conclus avec le gouvernement de l'alternance en avril 2000. Parmi ces questions épineuses, le dirigeant de l'UGTM évoque, à titre d'exemple, le logement social, la couverture médicale, l'augmentation des salaires, et plus particulièrement du SMIG dans la Fonction publique et la réglementation des rapports de travail, notamment en ce qui concerne la liberté syndicale. Dans le même moment, ajoute-t-il, plusieurs problèmes persistent en raison des litiges et conflits qui minent le monde du travail, suite aux tensions que connaissent certaines entreprises, ou à leurs fermetures. De son côté, Miloudi Moukhariq, secrétaire national de l'UMT, n'a pas manqué de rappeler les différentes questions qui préoccupent l'opinion publique et qui nécessitent un traitement urgent et définitif. Mais, pour l'UMT, l'essentiel est de s'assurer de la bonne volonté du gouvernement à vouloir résoudre certains problèmes. Pour M. Moukhariq, l'objectif de la participation à cette rencontre est d'écouter les responsables pour connaître leurs points de vue à l'égard des préoccupations des syndicats. Car, annonce-t-il , en signe de précision, le dialogue social doit se pencher, essentiellement, sur «les violations qui se font quotidiennement contre le droit syndical et parfois avec la complicité des autorités locales». Et de répliquer que «sans doute, le Premier ministre va apporter son point de vue sur le code de travail et les lignes rouges qui devront être tracées en ce qui concerne le recours au droit de grève. Un droit, désormais reconnu par la Constitution, mais qui est bafoué et constamment violé, notamment par le recours à l'application arbitraire de l'article 288 du Code pénal. Dans ce même ordre de raisonnement, l'UMT s'apprête à exposer son point de vue concernant la loi relative aux accidents du travail. Une loi qu'elle qualifie de mascarade.