Les nouveaux droits de douane sur l'automobile pénaliseraient les constructeurs issus de ces pays et pour qui les Etats-Unis représentent un marché important. Le bonheur des uns fait le malheur des autres. Cet adage s'applique parfaitement à ce qui se passe actuellement aux Etats-Unis et plus particulièrement dans le secteur automobile américain. Au moment où il augurait d'une bonne nouvelle pour les opérateurs américains, le tweet de Donald Trump publié la semaine dernière a eu un effet déstabilisateur sur les constructeurs étrangers. Et pour cause, le président américain a demandé d'ouvrir une enquête sur l'importation de véhicules outre-Atlantique, sous couvert de problèmes de sécurité. A cet égard les Etats-Unis imposeraient des droits de douane pouvant atteindre 25% sur les voitures importées. Dans un communiqué, le président américain a souligné que «les industries de base que sont l'automobile et les pièces détachées sont cruciales pour la force de notre nation». Le président américain a, dans ce sens, ajouté que cette enquête dans le cadre de la section 232 d'une loi de 1962 sur le commerce devra déterminer si les importations automobiles ont un impact sur la sécurité nationale des Etats-Unis. Bien qu'elle soit au stade d'ébauche, la décision de Trump a fait couler beaucoup d'encre et préoccupe plus d'un Etat. Le Japon, la Chine et la Corée du Sud suivent minutieusement cette situation. En effet, les nouveaux droits de douane sur l'automobile pénaliseraient les constructeurs issus de ces pays et pour qui les Etats-Unis représentent un marché important. Lors d'un point de presse à Pékin, Gao Fend, porte-parole du ministère chinois du commerce, a indiqué que la Chine s'oppose aux clauses sur la sécurité nationale qui nuisent fortement au commerce multilatéral et perturber l'ordre commercial international normal. La Chine est déterminée à défendre ses propres intérêts aux Etats-Unis, un marché automobile à conquérir. Sitôt annoncée, l'ouverture de l'enquête par le gouvernement américain sur les importations de voitures et de camions a provoqué un repli généralisé des actions des constructeurs européens et asiatiques. Au moment où General Motors et Ford Motor ont vu leurs actions grimper sur Wall Street, Toyota Motor, Nissan Motor et Honda Motor étaient dans le rouge à la Bourse de Tokyo. A Séoul, Hyundai Motor a vu ses actions fléchir. En Europe, les constructeurs allemands BMW, Volkswagen et Daimler, contrôlant plus de 90% du segment voitures de luxe en Amérique du Nord, ont également perdu. Renault, exposé au marché américain via sa participation de 43,4% dans Nissan, a, pour sa part, lâché. Rappelons que les Etats-Unis ont importé en 2017 près de 8,3 millions de véhicules. Ces importations portent sur une valeur globale de 192 milliards de dollars. 2,4 millions de véhicules ont été importés du Mexique, contre 1,8 million du Canada et 1,7 million du Japon. Les Etats-Unis ont également importé 930.000 véhicules de la Corée du Sud et 500.000 d'Allemagne. En contrepartie, les Etats-Unis ont exporté pour la même année deux millions de véhicules portant sur un montant global de 57 milliards de dollars.