Apparemment le clonage humain, effectué récemment aux USA, continuera de faire beaucoup de bruit. Les contre-enquêtes sont enclenchées à l'intérieur même des Etats-Unis. «EVE », le premier clone humain dont la naissance a suscité une vague de réactions négatives à travers le monde, sera désormais au cœur de l'événement. L'agence fédérale pour la sécurité alimentaire et pharmaceutique américaine (FDA) a annoncé dimanche qu'elle allait enquêter sur l'annonce par la secte des raéliens de la naissance du premier clone humain. Un porte-parole de la FDA, Brad Stone, a déclaré à la presse : « Nous allons enquêter sur les circonstances entourant ce supposé clonage. Et nous avons entrepris de premières démarches pour l'examiner ». La FDA procèderait néanmoins à une enquête bien que la secte ait affirmé avoir effectué le clonage hors des Etats-Unis. « Nous voulons vérifier d'abord si le clonage a bien eu lieu et ensuite si cela a violé notre législation », a dit M.Stone. Bien que le clonage ne soit pas illégal aux Etats-Unis, tout protocole impliquant des êtres humains doit d'abord obtenir l'approbation de la FDA, a-t-il précisé. « Nous avons inspecté des installations que (la secte raélienne) avait en Virginie occidentale en 2001 et nous avons eu avec eux des discussions qui ont abouti à un accord pour qu'ils ne procèdent à aucune recherche sur le clonage à l'intérieur des Etats-Unis », a-t-il affirmé. Par ailleurs, plusieurs parlementaires américains ont regretté dimanche que les Etats-Unis ne disposent pas d'un arsenal législatif interdisant de telles expériences. «Je crois que nous avons besoin de sanctions très fermes pour empêcher le clonage humain », a ainsi déclaré une femme sénateur, la démocrate Dianne Feinstein, sur la chaîne Fox News, ajoutant que son parti « a mis sur pied un projet de loi imposant des sanctions très sévères contre le clonage humain ». Mme Feinstein a toutefois affirmé que le clonage de cellules souches humaines à des fins scientifiques serait toujours autorisé par ce projet de loi. Si la Chambre des représentants a adopté en juin un projet de loi interdisant le clonage humain, le Sénat ne s'est toujours pas prononcé par crainte qu'une interdiction totale n'affecte de potentiels progrès dans la recherche médicale. Les initiateurs du projet quant à eux, ont l'air d'être bien préparés à toutes les éventualités. La chimiste française Brigitte Boisselier, présidente de la société Clonaid, et « annonciatrice » de l'événement, qui est très liée à la secte des raéliens, a bel et bien annoncé, vendredi en Floride, la naissance d'une petite fille appelée « Eve » et conçue par la technique du clonage. Seulement, cette affirmation n'a été vérifiée par aucun expert indépendant. Ce qui a suscité le plus grand scepticisme dans la communauté scientifique. Face à ces mises en doute, Mme Boisselier a dit qu'elle avait accepté de laisser un journaliste américain superviser un processus de vérification scientifique par des experts indépendants. Le journaliste en question s'appelle Michael Guillen. Il doit se rendre au domicile des parents dans les prochains jours avec un expert généticien de réputation mondiale pour y effectuer des prélèvements d'ADN sur la petite fille et sa mère. Ces échantillons seront envoyés dans des laboratoires spécialisés dans l'analyse d'ADN pour vérifier que le code génétique de la mère et de son clone sont rigoureusement identiques et les résultats seront certifiés par d'autres experts. Les résultats seront annoncés dans une dizaine de jours, selon Mme Boisselier. L'affaire du clonage est loin d'être close.