L'annonce par la firme « Clonaid » du clonage du premier être humain aux Etats-Unis a été accueillie avec scepticisme et indignation. Mais la chimiste Boisselier promet une prochaine naissance pour la semaine prochaine, en Europe. Dégoût et indignation. Ce fut l'accueil réservé à l'annonce du clonage du premier être humain aux Etats-Unis, par une partie de la communauté scientifique britannique. Ces derniers ont condamné cet acte et l'ont qualifié d'un autre exemple des « profondeurs sordides » dans lesquelles finiront bien par sombrer ces « médecins non-conformistes » L'annonce du clonage a été faite, vendredi à Hollywood, par Brigitte Boisselier, une chimiste appartenant à la secte des Raéliens, et dirigeante de la firme Clonaid. Le bébé, une petite fille prénommée «Eve», est née jeudi, a déclaré Brigitte Boisselier en refusant de préciser où. Elle a affirmé que l'enfant est un clone d'une Américaine de 30 ans ayant donné son ADN. Si tel est le cas, la fillette est le double génétique de sa mère. Il y a quelques mois le gynécologue italien, Severino Antinori, et la chimiste française, Brigitte Boisselier, avancèrent qu'ils pourraient cloner au plus tôt un être humain. Impossible, rétorquèrent les autres scientifiques. Les défauts de re-programmation du code génétique lors du clonage ne sont pas détectables, « il n'y a pas moyen à l'heure actuelle de prédire si un clone évoluera en un individu normal ou pas ». Et de préciser que le taux de réussite du clonage animal n'excède pas 1 % à 5 %. En plus, les clones qui survivent à la naissance présentent de graves anomalies. La plupart meurent dans les jours ou semaines qui suivent. Les autres, comme la brebis Dolly, le premier animal cloné à partir d'une cellule adulte, sont obèses et présentent des signes de vieillissement précoce. Aujourd'hui, la chimiste française se proclame victorieuse. «Aujourd'hui, c'est mon jour ! », annonce-t-elle devant un parterre de journalistes. Brigitte Boisselier affirme que seulement dix implantations d'embryons ont été opérées : cinq grossesses ont fini en fausses couches, un bébé est né et quatre devraient voir le jour avant le début de février. Un tel taux de succès n'a jamais été atteint par les scientifiques travaillant sur le clonage animal. Dolly, la doyenne des clones, était née après 277 essais infructueux. Pourtant, si tout le monde doutait hier de la réalité des résultats affichés par Clonaid, aucun scientifique n'excluait que cette société ait réussi à faire naître le premier clone humain, car la technologie du clonage est plus simple qu'on ne l'imagine. Boisselier promet la prochaine naissance pour la semaine prochaine, en Europe. Ses parents seraient un couple de lesbiennes. Le Dr Patrick Dixon, un expert de renommée en « éthique du clonage Humain », a déclaré : « On est en train d'assister à une course de la part de scientifiques pour produire des clones, motivés qu'ils sont par la gloire, l'argent et des croyances fausses et tordues », a-t-il indiqué avant d'ajouter que « l'annonce d'aujourd'hui est totalement inévitable et nous pouvons nous attendre à un certain nombre de naissances de clones durant les prochaines semaines ». René Frydman chef du service gynécologie-obstétrique-reproduction à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart, et qui a été membre de la délégation française au sein de la sixième commission des Nations Unies pour interdire le clonage reproductif, livre ses impressions au journal français « Libération ». Il estime que « que ce soit vrai ou faux, toute cette affaire s'est déroulée de façon incroyable, antiscientifique, ce qui montre bien la préoccupation réelle de Raël ou d'Antinori. En science, les avancées sérieuses ne se font jamais de cette façon-là. On fait des hypothèses, on avance, et on donne des éléments une fois que les choses sont faites. Or, là, tout se passe avec un incroyable battage médiatique, loin de la sérénité scientifique. Cela étant, que cette histoire soit vraie ou non, les choses avancent. La voie est ouverte. Il est urgent de savoir si l'on veut autoriser ou non le clonage humain. »