La séance inaugurale de la quatrième édition du Forum Global sur la réinvention du rôle de l'Etat a eu lieu hier au Palais des Congrès à Marrakech. Cette édition se propose comme un espace de réflexion sur le rôle de l'Etat. Marrakech, Palais des Congrès. Le caractère international de la ville, de par sa vocation touristique, était plus renforcé que jamais en cette matinée du mardi 10 décembre. Evénement du jour : l'ouverture officielle de la quatrième édition du Forum Global sur la réinvention du rôle de l'Etat. Les lieux ont vu défiler plus de 2000 participants, dont 76 experts internationaux, venant des quatre coins du globe. Et ce n'est pas tout. Marrakech attend davantage de monde pour ce forum. Une chaleur et une ambiance qui font oublier le froid et les pluies abondantes de la veille. Même si les mesures sécuritaires, importance à la fois de l'événement et des personnalités présentes obligent, n'ont pas manqué de rappeler le froid de l'extérieur. Le thème retenu pour ce forum est, faut-il le rappeler, «Citoyens, entreprises et gouvernement : dialogue et partenariat pour promouvoir le développement et la démocratie». Un thème certes trop vaste pour être débattu en trois jours- le temps de cet événement- mais qui tombe à point nommé, à une heure où le pays se retrouve à la croisée des chemins. Entre un mode archaïque de gouvernance, qui a régné de par le passé et dont les séquelles se font toujours ressentir, et des tentatives sérieuses de modernisation. Entre une économie de rente qui a été pour beaucoup dans le désarroi économique et social actuel et des perspectives de développement des plus prometteuses et où l'initiative privée a son mot à dire. La séance inaugurale a été animée par Alberto Candilio, Ambassadeur de l'Italie au Maroc et dont le pays a été pour beaucoup dans l'organisation, par ailleurs irréprochable, de cette édition et Mme Yasmina Baddou, secrétaire d'Etat chargée de la famille, de la solidarité et de l'action sociale. Pour le responsable italien, le mot d'ordre est celui du changement. «Les modalités mêmes de gestion et de réalisation de la modernisation du secteur public ont changé», a-t-il déclaré en ouverture du forum dont les travaux sont entamés ce mercredi. Les processus de décentralisation et de privatisation déjà entamés font que la réforme de l'administration publique ne peut plus se réaliser, comme dans le passé, en utilisant des méthodes autoritaires qui prévoient des dispositions législatives élaborées et appliquées par le pouvoir central, explique-t-il. D'où le besoin de se servir d'instruments de genre participatif, basés sur le consensus et la participation directe d'entreprises, collectivités locales, instituts de formation et d'organismes représentant les intérêts du citoyen. Le rôle de l'Etat sera de prendre en charge les besoins et d'élaborer conjointement des initiatives de changement et en fournir les moyens : protocoles, accords, tables de coordination et groupes de travail. Des propos qu'a soutenu Mme Yasmina Baddou. «Les onze thèmes choisis pour être débattus intègrent les principales questions et principaux défis que rencontrent aujourd'hui les pays en voie de développement», a-t-elle remarqué. L'évolution rapide que connaît le rôle de l'Etat dans le développement fait que ce dernier est désormais perçu comme étant le garant d'un environnement sain dans lequel le système de marché et la concurrence sont les fondements du nouveau consensus économique. Le mot-clé serait donc le partenariat. Un partenariat solide et fructueux entre l'Etat et le privé, mais qui ne saurait cependant se passer d'un acteur tout aussi déterminant et dont l'apport au développement n'est plus à contester : la société civile. Le tout devra se faire, selon Mme Baddou, en tenant compte de l'environnement international avec lequel les pays en voie de développement devront composer et qui reste marqué par l'ouverture des marchés locaux et étrangers aux échanges commerciaux et la mobilité des capitaux et des ressources humaines. C'est dire que les enjeux du forum, véritable :plate-forme de débat et d'échange d'expériences, sont énormes. Reste à savoir si l'on saura passer outre les vœux pieux et proposer des mesures concrètes à appliquer d'urgence.