Le bureau politique de l'USFP s'est réuni, mardi dernier, et a désigné Mohamed Elyazghi pour assurer l'intérim de Abderrahman Youssoufi. Parcours d'un militant exceptionnel. Comme il y a dix ans, suite à la démission de Abderrahman Youssoufi de la gestion de l'USFP , cette responsabilité est revenue à Mohamed Elyazghi, la personne la plus à jour au sein du parti en ce qui concerne sa vie interne. Depuis 1965, suite aux atrocités qu'il a subies et aux endurances des premiers contacts avec la torture, il s'est exilé pendant deux années avant de regagner le Maroc et décider de mener la lutte à laquelle il croit à l'intérieur du pays. En compagnie de Abderrahim Bouabid et Omar Benjelloun, il s'est distingué par sa défense des valeurs de la démocratie et de la participation à la gestion des affaires publiques ; et ce même dans les moments les plus difficiles de l'histoire politique du Maroc. Ses positions lui ont valu , en plus de multiples séjours en prison, un colis piégé dont il porte encore les marques sur le visage et dans plusieurs parties de son corps. Son calme ne l'a pas empêché de livrer bataille à l'encontre des courants maximalistes au sein de son parti. Dans un premier temps contre la vague aventuriste du défunt Mohamed Fkih Basri, ensuite face au courant antiparticipationniste mené par Abderrahman Benameur et Ahmed Benjelloun, et enfin contre l'aile syndicale de Noubir Amaoui et du groupe de Mohamed Sassi et Najib Akesbi. Contrairement à d'autres dirigeants de son parti, M. Elyazghi est resté constamment collé à la réalité de son pays et de son parti. Il vibre à leurs rythmes et tente constamment de rendre irréversible chaque ouverture de son parti à l'égard de son environnement social et économique et vis-à-vis des pouvoirs politiques. Son parcours politique et les différentes expériences qu'il a vécues l'ont doté des réflexes nécessaires pour réagir et faire la part des choses. Fin tacticien, mais courageux ; flexible mais homme de principe. En 1963, il s'est présenté aux élections à Fès, face à M'hamed Douiri. En 1977, il est élu à Kénitra et depuis lors il est constamment reconduit à la Chambre des représentants. Sur le plan partisan, il assume la responsabilité au Bureau politique depuis le congrès extraordinaire de janvier 1975. Après le décès de Abderrahim Bouabid, il a tenu à baliser le terrain à Abderrahman Youssoufi, à la direction de l'USFP. Mardi dernier, ses amis au Bureau politique l'ont élu en tant que numéro un de leur parti, une formation partisane appelée à tirer les leçons nécessaires du passé et à devenir de plus en plus homogène.