Si vous rencontrez par hasard Ali Lmrabet, ne lui dites surtout pas qu'il est détraqué mental. Il risque d'éclater en sanglots comme un gosse pris en défaut et peut même vous étrangler. Ali sait aussi faire ça. Avec Ali-la folie, on n'est sûr de rien. Avec lui, le pire est toujours en embuscade. Si vous rencontrez par hasard Ali Lmrabet, ne lui dites surtout pas qu'il est détraqué mental. Il risque d'éclater en sanglots comme un gosse pris en défaut et peut même vous étrangler. Ali sait aussi faire ça. Avec Ali-la folie, on n'est sûr de rien. Avec lui, le pire est toujours en embuscade. Le hic, c'est qu'il n'existe pas d'assurance contre les actes de fous. Alors pour s'en tirer sans une égratignure, dites-lui plutôt qu'il fait trembler le pays avec sa feuille de chou à la petite semaine et que tout le monde apprécie ses dessins multicolores. En un mot, il faut lui bourrer le mou, le caresser dans le sens du poil. Là, il sera tellement content comme un gamin auquel on donne un bonbon que son front dégarni esquissera un léger sourire. Le sourire des imbéciles heureux, qui se croient plus malins que les autres. Et puis regardez-le dans les yeux et vous allez tout savoir et comprendre à quel énergumène vous avez eu affaire. Ali Lmrabet est à la fois une non-assurance tout risque et un accident de troisième type. Autant dire une entité indéfinissable. Un fou qui se défoule en dessinant des choses grossières et en insultant les gens. Depuis quelques semaines, il n'écrit même plus ses insanités habituelles. Certains murmurent que ses manipulateurs, ceux qui l'ont mis sous tutelle, refusent de lui tenir la plume. D'autres affirment que Ali est en train de retrouver ses moyens. C'est-à-dire qu'il prépare sa mue pour l'après-Ramadan. Vous allez voir ce que vous allez voir. En fait, le directeur de Demain-deux-mains s'est mélangé les pinceaux, ne sachant plus sur quelle main compter… L'image, brute et sans fard, que lui renvoient nos chroniques depuis le début du mois sacré ont agi sur lui comme une cure salutaire. Résultat : son torchon ne fait plus rire personne. C'est ça son drame. Même son pendant en arabe a fait un grand plouf. Pscitt… À trop tirer sur la corde, elle s'use. La grosse ficelle qu'est Ali n'est qu'un nœud de problèmes et de complexes. Un dédale inextricable très difficile à dénouer ou à déchiffrer. À ce qu'il paraît, il ne s'est jamais regardé dans la glace qui lui a toujours inspiré une trouille monumentale. Le sujet ne s'aime pas. C'est pour cela qu'il est toujours mal fagoté, le cou enfoui dans les épaules. Une posture qui a du sens pour les psychanalystes. Il a donc monté son entreprise qui sent la mystification dans l'espoir qu'il puisse s'offrir un miroir dans le regard des autres en se mettant dans la peau du type audacieux qui fait sauter tous les tabous. Tous comptes faits, il n'a réussi qu'à se faire péter les plombs encore plus. C'est son grand exploit. Celui de continuer à se trahir chaque semaine en se donnant à lire inconsciemment. Comme un livre ouvert. Et que lit-on ? Les fantasmes de Ali tapis dans les coins les plus sombres de sa nature. En définitive, les brouillons de Demain ne nous informent pas sur l'actualité du pays mais sur l'actualité du personnage, son état d'esprit d'individu hargneux qui en veut au monde entier pour des raisons inavouables. La pitié est un pauvre sentiment, mais c'est tout ce que ce cas d'entre les cas peut inspirer. Le plus grave c'est que Ali croit faire de la satire. Mais qu'est ce qui lui a mis ça dans la tête ? Si Demain fait de la Satire, le Canard Enchaîné, lui ferait, dans le spartiate. Demain est plutôt excellent dans le genre “ça-tire“ vers le bas. Le caniveau dans ce qu'il a de plus révélateur et d'édifiant. Alors lisez Demain pour vous amuser et rire de Ali le translucide. N'allez pas au théâtre, lisez Demain pour vous payer du spectacle à moindre frais. Le numéro d'un nom man show qui se donne en (piteux) spectacle. Allez Ali, encore un effort… Tu es splendide dans ton rôle de guignol à l'insu de ton plein gré…