Réagissant aux propos diffamatoires d'Ali Lmrabet, Mohamed Khabbachi, directeur général de la MAP, dit ne pas être étonné : Lmrabet a depuis longtemps choisi de s'allier aux parties et thèses antimarocaines. ALM : En tant que directeur général de la MAP, comment avez-vous accueilli l'article dans lequel Ali Lmrabet accuse vos correspondants d'être des « mouchards »? Mohamed Khabbachi : Je tiens tout d'abord à remercier le Syndicat national de la presse marocaine qui, à travers la mise au point envoyée à «El Mundo», a condamné les propos d'Ali Lmrabet. Lmrabet qui, cette fois-ci, ne peut plus dire que ce sont les autorités marocaines qui le «persécutent», encore moins la société civile sahraouie. Cette fois, ce sont ses confrères qui ont pris leur distance à l'égard de sa démarche. Quant à ses propos, ils sont absolument scandaleux. C'est une forme de terrorisme intellectuel que nous, journalistes, devons dénoncer. Ses propos bafouent toutes les règles de la déontologie. Ali Lmrabet, et sans avoir la moindre preuve, s'attaque à des confrères connus et reconnus pour leur professionnalisme. Mieux encore, il ne s'est pas contenté de s'attaquer aux correspondants de la MAP en Espagne, mais aussi à toute la communauté marocaine vivant dans ce pays. Même un député du Parti socialiste espagnol, d'origine marocaine et basé à Barcelone, y est passé. C'est dire que tous les Marocains sont « coupables » aux yeux de Lmrabet … Tous ou presque. D'ailleurs ses propos n'ont rien d'étonnant. Tout le pays, avec ses autorités, ses partis politiques, ses associations, a fait l'objet de ses multiples attaques. C'est maintenant le tour des journalistes. Ali Lmrabet a fait le choix d'être antimarocain jusqu'au bout. Il est d'ailleurs le seul à voir, toujours, la main de l'Etat marocain dans les attentats de Madrid. Alors que le juge espagnol, Juan Del Olmo, a écarté, et à plusieurs reprises, toute forme de responsabilité du Maroc dans ces événements tragiques. Tous ceux qui ne sont pas d'accord avec Ali Lmrabet sont, au goût de ce dernier, des anti-démocrates qui travaillent à la solde des services de sécurité et des renseignements. C'est son choix. Son choix a également été de se liguer avec des parties et des forces espagnoles hostiles au Maroc. La seule nouveauté dans tout cela, c'est que le masque de la liberté de presse et de militantisme pour la démocratie, derrière lequel il se cachait, est tombé. Dans son article, Ali Lmrabet s'attaque également à ceux qui l'ont défendu lorsqu'il avait maille à partir avec la justice marocaine… C'est là justement où il s'est trahi. En s'en prenant à des journalistes qui sont aussi des représentants de syndicat et d'ONG internationales comme Amnesty International et Reporters sans frontières, Ali Lmrabet a commis une erreur fatale. D'autant que parmi les personnes incriminées, figurent de véritables militants de la liberté de la presse et la liberté d'expression qui, au sein même de leurs rédactions, n'ont cessé de le défendre. Quelles sont à votre avis les véritables motivations de la démarche d'Ali Lmrabet ? Ali Lmrabet est preneur de tout ce qui peut nuire au Maroc et aux Marocains. C'est à se demander à qui sera le tour. Mais une chose est désormais sûre, Ali Lmrabet a dévoilé au grand jour la nature exacte de ce qu'il recherche. Et ce qu'il recherche justement, c'est tout sauf l'exercice d'un journalisme sain et sérieux.