Le tribunal de première instance de Madrid vient de charger la Police judiciaire espagnole de chercher le domicile en Espagne du collaborateur du journal El Mundo, Ali Lmrabet, après le refus de réceptionner la notification d'une plainte pour diffamation déposée contre lui par les correspondants de la MAP à Madrid, a-t-on appris mardi de source judiciaire espagnole. Le tribunal de première instance de la capitale espagnole a décidé de recourir à la Police Judiciaire pour localiser l'adresse du mis en cause, après avoir tenté vainement de lui faire parvenir cette notification à son dernier domicile connu à Barcelone et au siège du journal El Mundo, où il travaille comme collaborateur régulier depuis plus de deux ans. A la mi-mai dernier, le tribunal de première instance de Madrid avait notifié la plainte à l'intéressé à son domicile à Barcelone. Une personne se déclarant "compagne sentimentale" de Lmrabet a refusé catégoriquement de réceptionner la plainte, niant que son compagnon partage avec elle le même toit. Elle a conseillé à l'huissier de justice d'envoyer la notification au siège du journal El Mundo à Madrid. Suivant à la lettre les "conseils" de la compagne de Lmrabet, l'avocat des journalistes de la MAP à Madrid, Me. Jesus Santaella, un prestigieux juriste du barreau madrilène, a demandé au tribunal de première instance de Madrid de faire parvenir la plainte au journaliste d'El Mundo à l'adresse du journal, sis rue Pradillo. Une fois au siège du journal, l'huissier de justice a reçu une réponse pour le moins que l'on puisse dire méprisante: "Désolé. Monsieur Ali Lmrabet, notre collaborateur, vit au Proche Orient et pas ici à Madrid". C'est en ces termes que les responsables du journal de droite ont envoyé balader l'huissier de justice. Face à ces manoeuvres dilatoires destinées à ralentir le cours de la justice de la part de l'intéressé et de ceux qui veulent le protéger, le tribunal a décidé de recourir à cette procédure légale pour localiser le mis en cause et lui signifier son assignation en justice depuis plusieurs mois. Le 11 mars dernier, Lmrabet avait écrit sur les colonnes du journal El Mundo qu'il est impossible que les services secrets marocains n'aient pas été au courant de la préparation des attentats de Madrid alors qu'ils disposent d'une armée de mouchards constituée d'étudiants, de simples travailleurs, d'acteurs de la société civile et même d'un député régional d'origine marocaine (NDLR, Mohamed Chaib du parti socialiste catalan est l'unique député régional d'origine marocaine en Espagne). "A cette armée de mouchards, s'ajoute une autre beaucoup plus professionnelle, constituée des correspondants de la MAP", avait-il affirmé. Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), par la voix de son secrétaire général Younès Mjahed, avait vivement réagi à cette diffamation, adressant une mise au point au directeur du quotidien espagnol dans laquelle il a défendu la probité des correspondants de la MAP en tant que professionnels intègres et connus de leurs confrères marocains. La mise au point n'a jamais été publiée par ledit journal. En avril, les journalistes de la MAP en poste à Madrid, MM. Mansour Madani et Said Ida Hassan, soutenus par l'agence et par le SNPM, ont alors saisi la justice espagnole pour réclamer réparation après la publication de cet article diffamatoire qui porte gravement atteinte à leur honneur et à leur intégrité professionnelle et morale. Six mois après, Lmrabet n'a pas encore daigné obtempérer à la citation de la justice espagnole.