Le très controversé Ali Lmrabet continue sa lune de miel avec Alger et les milieux interlopes espagnols. Celui qui est, désormais, l'adversaire numéro Un de la marocanité du Sahara feint de craindre pour sa sécurité après la formidable mobilisation des associations sahraouies marocaines contre les traîtres de tout acabit. Le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Rabat a rendu public, jeudi 10 février, une mise au point dans laquelle il dément les informations publiées par le quotidien espagnol El Pais selon lesquelles le journaliste Ali Lmrabet aurait été interdit de procéder aux formalités préalables à l'édition d'une publication périodique. Le quotidien espagnol avait publié, le 7 février, une lettre qui lui avait été adressée par M. Lmrabet où ce dernier prétendait qu'il n'avait pas pu présenter son dossier car un agent de police lui aurait interdit l'accès au bureau du procureur pour y déposer sa demande. Affirmant que tout ce qui a été rapporté par le journaliste du quotidien espagnol El Mundo est faux, le procureur du Roi a indiqué que les dires d'Ali Lmrabet ne sont que des "allégations non fondées, notamment quand il prétend qu'un agent de police l'aurait empêché d'être reçu par le procureur du Roi". Pour ce qui est des accusations formulées par le journaliste franco-marocain contre le procureur du Roi dans la lettre publiée par EL Pais où il prétend être victime d'un "procès politique", le chef du parquet du tribunal de première instance de Rabat a tenu à rappeler que l'intéressé est impliqué dans plusieurs dossiers en cours d'examen par la justice. "M. Ali Lamrabet n'a pas été jugé deux fois seulement, comme il l'a mentionné dans sa lettre. Plusieurs plaintes pour diffamations et injures ont, en effet, été déposées contre lui par de nombreuses personnes, dont des journalistes. Certaines de ces plaintes, au nombre de 26, ont donné lieu à des jugements alors que d'autres sont en attente d'un verdict ou en cours d'instruction", précise la mise au point du procureur près le tribunal de première instance de Rabat. Ce dernier a tenu aussi à rappeler que "dans toutes ces affaires, M. Ali Lmrabet a été soutenu par sa défense, jouissant de toutes les garanties juridiques nécessaires dans tout procès équitable, comme cela est internationalement reconnu". Toutes les allégations du journaliste d'El Mundo ne sont qu'une tentative de sa part de se présenter comme une victime. "Il apparaît que la situation de victime tout indiquée dans laquelle veut s'installer M. Ali Lmrabet n'est en fait qu'une fuite en avant à cause de son incapacité à faire face à la réalité dans un pays démocratique attaché à la liberté d'opinion et d'expression", indique la mise au point. En ce qui concerne les manifestations qui ont été organisées par un collectif d'associations sahraouies pour protester contre les positions pro-polisariennes de Lmrabet, le procureur a tenu à préciser qu'il s'agit d'actes légitimes entrant dans le cadre de la liberté d'expression. "Il n'est en aucun cas possible d'interdire une manifestation organisée par des associations ayant un statut légal pour exprimer leur position de rejet des déclarations de M. Lamrabet, ou d'empêcher des médias de s'acquitter de leur mission dans le cadre de la loi et ce, simplement pour satisfaire les caprices de M. Ali Lamrabet", a-t-il souligné. Il est à rappeler que l'organisation Reporters sans frontières (RSF) avait indiqué dans un communiqué rendu public le 6 février que M. Lmrabet fait l'objet d'une "campagne de dénigrement de la part de médias pro-gouvernementaux". RSF qui se dit préoccupée par "les accusations de trahison relayées par une dizaine de publications", affirme qu'elle "craint pour la sécurité d'Ali Lmrabet au Maroc". "Ce journaliste est pris à partie pour avoir fait son métier d'investigation et, apparemment, pour avoir interviewé le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz. Ali Lmrabet a réalisé un reportage et a retranscrit ce qu'il a constaté. Toute personne devrait être libre d'exprimer son point de vue sans craindre d'être qualifiée de traître", a ajouté le communiqué de l'organisation. Les "inquiétudes" de RSF ont pour origine les déclarations de Ali Lmrabet lui-même. Dans une auto-interview qu'il a publiée dans le quotidien El Mundo où il travaille depuis qu'il a choisi de s'installer en Espagne, M. Lmrabet laisse entendre qu'il se sent menacé au Maroc. "Je n'ai pas peur et ils ne parviendront pas à m'exiler de mon pays…je n'ai peur de personne et de rien…le Maroc m'appartient autant qu'à eux", a-t-il dit avant d'ajouter "j'ai passé sept mois en prison et je suis disposé à plus". Ainsi, Ali Lmrabet affirme encore une fois qu'il est victime de ce qu'il prétend être une machination ayant pour objectif de le pousser à l'exil. Mais, ce que le journaliste marocain semble oublier peut-être, est qu'il s'est déjà auto-exilé lui-même puisqu'il vit actuellement en Espagne. Ainsi, la question qu'il aurait dû se poser dans son auto-interview publiée par El Mundo est "qu'est- ce qui vous empêche de rester au Maroc et de vous exprimer librement dans votre pays ? ".