Abdelaziz, lui, nous annonce la guerre. C'est bien, c'est même très bien. Le Maroc a gagné la guerre, le Polisario n'avait pas sécurisé un mètre carré au Sahara. Quant à l'armée algérienne, elle a laissé 481 soldats prisonniers à Amgala I, sans parler du fait qu'en 1963, les FAR auraient pu occuper Alger en 72 heures. La visite royale à Laâyoune est un moment politique important. Le Palais a tenu à ce qu'elle ressemble à toutes les visites, désormais coutumières, que le Roi fait à diverses régions du Maroc. Que se soit sur le plan protocolaire, sur le plan de la communication ou sur le plan de la mobilisation des forces locales, cette visite ressemble à celle de Safi, Mhammid El Ghizlane ou Tétouan. Sauf que personne n'est dupe, cette visite est la réponse du Roi aux bergers. Elle intervient quelques semaines après l'occupation et le show payé par les gazo-dollars algériens à Tifariti. Le Polisario l'a d'ailleurs définie comme un acte d'agression. Or, qu'est-ce qui s'est passé durant cette visite? Le Roi a inauguré des projets d'une valeur de près de 3 milliards DH, selon toute vraisemblance, il va rendre visite à nos militaires et faire un discours politique ce samedi. Le Maroc continue sa politique de développement, fait confiance à son armée et reste ouvert à toute solution politique respectant sa souveraineté. Cela n'a rien de nouveau, sauf que, encore une fois, cette posture a reçu l'aval des populations. Les manifestations, les drapeaux, les déclarations, tout va dans le sens d'une adhésion populaire spontanée, réelle. Un référendum sans décompte de voix en somme. C'en est trop pour les boîtes à musique algériennes. La presse espagnole, présente en force, n'admet que du bout des lèvres la réalité. Le fait que Laâyoune ne ressemble en rien à ce que le colonialisme a laissé est occulté. Le plus important, c'est de raconter que le Maroc a profité de la maladie de Franco pour «occuper» un territoire et asservir un peuple. La liesse populaire est travestie en «manifestations téléguidées», les réalisations socio-économiques totalement annihilées au profit de phénomènes urbains, eux-mêmes résultat du développement. L'hypocrisie est à son comble, et face aux réalités criardes, le mensonge devient grossier, le biais flagrant, la crédibilité nulle. Le «patron», c'est quand même Ali Lmrabet. Il est à Laâyoune, libre de ses mouvements, et il joue le guide pour les journalistes espagnols. Son premier papier à « El Mundo » annonce que le secrétaire général de l'AMDH à Laâyoune a été enlevé. Ali, le pauvre Ali, le méprisable Ali, loge chez le monsieur. Il circule quotidiennement avec lui. Il y a deux possibilités ou le sieur Iguild n'a pas ramené à temps à Ali Lmrabet son sandwich et que celui-ci en a conclu que la DST l'a enlevé pour l'affamer, ou Ali Lmbrabet prend ses «employeurs» ou agents traitants pour des cons. À mon avis, il en va des deux, «El Mundo» a, avec la déontologie du journalisme, une relation très élastique, et quand il s'agit du Maroc, elle devient, la relation, très virtuelle. Abdelaziz, lui, nous annonce la guerre. C'est bien, c'est même très bien. Le Maroc a gagné la guerre, le Polisario n'avait pas sécurisé un mètre carré au Sahara. Quant à l'armée algérienne, elle a laissé 481 soldats prisonniers à Amgala I, sans parler du fait qu'en 1963, les FAR auraient pu occuper Alger en 72 heures. Aujourd'hui, des gens attentent à l'honneur des militaires. Un colonel marocain touche 11.000 DH par mois, certains d'entre eux ont vécu des années au Sahara avec un litre d'eau par jour. Au fatalisme qui veut que l'Algérie dépense des milliards de dollars en armement, ils répondent : «Prenez la décision politique et on les bouffe». La vérité, vraie, c'est que le Sahara est marocain, que les populations en sont convaincues, que nos militaires sont prêts à verser leur sang pour cela, que les dollars algériens n'ont pas changé la donne et que le Roi, à Laâyoune, est chez lui. La vérité, vraie, c'est qu'il y a quelques dizaines d'activistes dans cette ville, liés au Polisario et qu'il n'y en a aucun à Dakhla ou à Smara, et que l'extrême majorité est nationaliste, c'est-à-dire marocaine. La vérité, vraie, c'est que quel que soit le temps que cela prendra, l'Algérie devra se résoudre à des prétentions régionales plus rationnelles. Entre nos deux pays, il y a l'histoire. La nôtre a «de la gueule», la leur a commencé avec la guerre de libération, les réserves d'hydrocarbures n'y changeront rien. Il y a 20 fois plus d'étudiants marocains dans les grandes écoles européennes que d'Algériens. Quand on importe les maçons et qu'on a 25% de chômeurs, on ne prétend pas devenir la puissance régionale, surtout quand, à côté, il s'agit d'un Etat-nation vieux de 14 siècles. «Le journal», Ali Lmrabet et bien d'autres peuvent raconter ce qu'ils veulent. Les Sahraouis ont voté, ils sont aussi Marocains que les Marrakchis. Le reste n'est que de la fumisterie souvent payée.