El Jadida. Une jeune femme accusée de proxénétisme au profit d'un réseau international de traite de blanches a comparu mercredi devant le tribunal de première instance d'El Jadida. L'accusée, Fatima B, 33 ans, a été arrêtée la semaine dernière après une longue cavale de près de six mois à l'étranger. L'affaire a éclaté au grand jour quand l'une de ses victimes, H.G., a décidé de déposer plainte contre la mise en cause pour escroquerie et incitation à la débauche. Les faits remontent au début de l'année en cours lorsque Fatima B., qui se faisait passer pour une intermédiaire pour l'obtention de contrats de travail dans des pays arabes et même en Europe, a proposé à la victime un emploi comme hôtesse d'accueil dans un grand palace en Jordanie pour un salaire mensuel de 10.000 dirhams. Après avoir présenté à la victime une copie d'un contrat aux clauses encourageantes en vue de la rassurer, elle a soutiré à cette dernière une somme de 21.000 dh en guise de frais de recrutement. La prévenue a par la suite mis H.G. en contact avec deux hommes à Casablanca pour préparer son voyage pour la Syrie, d'où elle devait transiter vers la Jordanie. Là aussi, on lui a soutiré 6.000 dh de plus pour le billet d'avion. A son arrivée à Damas, elle fut accueillie par deux Syriens, qui l'ont emmené au lieu de son prétendu travail. Mais, il s'est avéré qu'il s'agissait d'un cabaret en Jordanie. Après l'avoir informée qu'il l'a "achetée" aux deux Syriens, le patron du cabaret lui a expliqué la nature indécente de son travail. Devant son refus catégorique, la victime, dont le passeport a été confisqué, a subi la séquestration et le calvaire de la faim. Après avoir épuisé ses moyens d'intimidation, le patron du cabaret s'est enfin résigné à la relâcher et à lui restituer son passeport, en prenant le soin de la dépouiller de tous ses biens, dont une somme d'argent de 20.000 dh et une chaîne en or. Sans le sou, la victime devrait endurer une autre galère avant que sa famille ne parvienne à lui envoyer de l'argent pour pouvoir rentrer au Maroc. Après que la défense de la victime ait présenté une requête de joindre deux cassettes vidéo devant servir de pièces à conviction, la cour a décidé de reporter l'affaire en raison de l'absence de deux témoins à charge. Il s'agit de deux autres jeunes filles qui étaient sur le point de tomber dans les filets de l'entremetteuse.