Le Royaume du Maroc est contre l'extension du droit de veto à d'autres pays membres de l'Organisation des Nations-Unies et estime que tout élargissement de ce droit ne peut qu'entraver davantage l'action de cet organisme international. Cette position officielle du royaume a été expliquée par le représentant permanent du Maroc à l'ONU, M. Mohamed Bennouna, dans son intervention, mercredi, devant l'Assemblée générale lors des débats sur la représentation équitable au Conseil de sécurité et de l'augmentation du nombre de ses membres. Le représentant du Maroc a souligné dans son allocution qu'une réforme du Conseil doit s'insérer dans une vision d'ensemble de la nouvelle architecture des Nations-Unies. M. Mohamed Bennouna, a rappelé, à cette occasion, que le Maroc n'est pas favorable à une extension du droit de veto, car ce serait simplement accroître les difficultés inhérentes à la gestion déjà difficile de ce droit au sein du Conseil. "L'essentiel consiste à éviter un abus de l'usage du veto", a-t-il souligné. Le diplomate a relevé l'attention portée par le Conseil de sécurité aux questions humanitaires qu'il s'agisse de la volonté de réduire l'impact des sanctions économiques sur les populations civiles, au travers du concept de "sanctions intelligentes", des secours et de l'assistance qui sont fournis aux populations dans les pays en conflit, ou enfin de la nécessité d'alléger le sort des réfugiés, de leur rendre leur liberté de s'installer dans les lieux de leur choix et de l'obligation qui s'impose aux parties à un différend de respecter les droits fondamentaux de la personne humaine et de libérer sans délai tous les prisonniers qu'ils détiennent. "Les aspects humanitaires du maintien de la paix sont essentiels", a déclaré l'ambassadeur en se félicitant de l'importance que le Conseil leur accorde désormais. À cet égard, il a souhaité que la communauté internationale apporte un fort soutien à l'Angola pour lui permettre de faire face aux problèmes humanitaires qui ont été mis à jour après le règlement durable du conflit. Soulignant l'importance de l'instauration d'un dialogue entre l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité, M. Bennouna a souhaité que la répartition des compétences de ces deux organes soit respectée car il y va de l'équilibre général de l'Organisation. Le diplomate a, par ailleurs, salué la volonté de transparence du Conseil et les efforts qui ont été faits pour associer les pays contributeurs de troupes au processus de prise de décisions. Enfin, M. Bennouna a proposé de revoir la liste des membres élus pour tenir compte de l'évolution intervenue dans le nombre et la structure des pays membres de l'organisation. "Il ne nous semble pas qu'une réforme du Conseil puisse intervenir sans qu'elle s'insère dans une vision d'ensemble de la nouvelle architecture des Nations Unies", a-t-il estimé. Le représentant du Maroc a tenu aussi à noter que "l'ONU est un forum indispensable qu'il faut revitaliser pour renforcer les forces de vie face à celles de la terreur et de la destruction". Rappelons que la charte des Nations-Unies précise dans son article 23, alinéa 1 que "le Conseil de sécurité se compose de quinze Membres de l'Organisation. La République de Chine, la France, l'Union des Républiques socialistes soviétiques, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, et les Etats-Unis d'Amérique sont membres permanents du Conseil de sécurité. Dix autres Membres de l'Organisation sont élus, à titre de membres non permanents du Conseil de sécurité, par l'Assemblée générale qui tient spécialement compte, en premier lieu, de la contribution des Membres de l'Organisation au maintien de la paix et de la sécurité internationales et aux autres fins de l'Organisation, et aussi d'une répartition géographique équitable". Cet article est le sujet de débats au sein de la communauté internationale représentée à l'ONU et ce depuis la fin de la guerre froide et la chute du mur de Berlin. Certains pays, aspirant à devenir membre permanent du conseil de sécurité, appellent à son extension.