Les ménages dépensent plus d'un tiers en alimentation, soit une part de 37%. Une augmentation de la dépense alimentaire qui touche toutes les catégories de la population et qui s'accroît au fur et à mesure que l'on avance dans l'échelle du niveau de vie. C'est ainsi que l'augmentation de la dépense alimentaire varie de 22,5% à plus de 40% entre les deux classes sociales extrêmes. On ne vous apprend rien, Ramadan est le mois de la dépense par excellence pour les Marocains. Une dépense que le Haut-Commissariat au Plan a quantifiée pour nous révéler que le panier de la ménagère s'est renchéri par rapport à celui de l'année dernière. En effet, selon la dernière enquête sur les dépenses de consommation des ménages au Maroc «Effets du mois de Ramadan sur les structures et les prix de la consommation», réalisée par l'institution chargée de la production statistique, de planification, de prospective, d'analyse et de prévision économique, entre juillet 2013 et juin 2014, la dépense de consommation par ménage s'est appréciée de 16,3% en moyenne durant le mois sacré. Ainsi, la consommation des ménages marocains s'est largement appréciée en ce mois de Ramadan 1437. A noter, toutefois, que cette hausse de la consommation dépend du niveau de vie des ménages. Plus on est riche plus on dépense ! En dehors de l'appréciation globale du panier de la ménagère, le HCP relève dans sa note d'information que le mois de Ramadan est aussi à l'origine d'une configuration substantielle de la structure de consommation. Ainsi, les ménages dépensent plus d'un tiers en alimentation, soit une part de 37%. Cette augmentation de la dépense alimentaire touche toutes les catégories de la population et s'accroît au fur et à mesure que l'on avance dans l'échelle du niveau de vie. C'est ainsi que l'augmentation de la dépense alimentaire varie de 22,5% à plus de 40% entre les deux classes sociales extrêmes. La part belle aux fruits... Dans le cadre de l'augmentation de la consommation durant le mois sacré, le HCP a clairement identifié les produits qui contribuent le plus à cette dépense supplémentaire. Il s'agit, en tête de liste, des fruits dont la consommation augmente pour près de 163%, arrivent ensuite le lait et les produits laitiers dont la consommation augmente de 47%, alors que les viandes et les céréales enregistrent des augmentations de 35% chacun. Selon le Haut-Commissariat au Plan, même si cette reconfiguration reste à l'avantage du panier alimentaire, à l'origine de 82% de la hausse constatée de la dépense globale durant le mois de Ramadan, il n'en reste pas moins que d'autres rubriques de dépense subissent des modifications importantes. Il n'y a pas que l'alimentation qui se dynamise ! Si les produits alimentaires subissent, lors du mois sacré, une augmentation notable de la consommation, d'autres secteurs connaissent la même dynamique. C'est le cas notamment de la rubrique du «transport et communication» qui, selon les statistiques du HCP, a subi une hausse de 20% de la dépense dédiée et de l'«habitat et énergie», dont les dépenses ont augmenté de 3,7%. Aussi, fait assez important pour être souligné, la dépense d'habillement a enregistré une baisse de 13% en moyenne durant ce mois sacré. Une baisse encore plus prononcée en milieu rural où elle se chiffre à 17,3%. Ainsi, le HCP relève qu'en définitive, la dépense en produits non alimentaires n'augmente que de 4,6%, ce qui est l'apanage essentiellement du changement de comportement des citadins. Les prix s'adaptent à la demande... Selon la note d'information du HCP, tous les changements de comportement des citadins lors du mois de Ramadan ont eu des impacts sur les évolutions des prix à la consommation. Par référence aux observations des dernières années (depuis 2006), l'appréciation totale que connaîtraient les prix des produits alimentaires, durant le mois de Ramadan en cours, est estimée à 0,6%. Cet impact global serait ressenti, en grande partie, durant ce mois de juin, étant donné que 24 journées de jeûne coïncident avec ce dernier. Le poisson, star du Ramadan ! Les produits alimentaires qui seraient les plus touchés par les augmentations conjoncturelles des prix au mois de Ramadan demeurent les poissons, les œufs et les fruits. C'est ainsi que les prix des poissons devraient s'inscrire en hausse de 6% durant le mois de juin et de 1,2% durant le mois de juillet. De même, l'impact sur les prix des œufs atteindrait une hausse de prix de 3,3% en juin et de 0,7% durant le mois de juillet. Pour sa part, le prix des fruits, en particulier les agrumes et fruits frais, s'inscrirait presque dans la même tendance. Par ailleurs, le HCP ne manque pas de souligner dans sa note d'information que les estimations menées permettent de conclure à la non signification des effets du mois sacré sur 22 produits alimentaires sur un total de 32 (selon la nomenclature de 2006).