Les syndicalistes affirment que la grève a permis de stopper les chaînes de production dans le tissu économique ainsi que les secteurs tertiaires. «Une réussite». C'est ainsi que les quatre centrales syndicales ont qualifié la grève générale de 24 heures. Pour l'Union marocaine du travail (UMT), l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT), la grève a été largement suivie par les fonctionnaires et salariés à travers le pays. Les quatre syndicats revendiquent un taux de suivi de 84,8%. «Selon les premiers rapports et les résultats préliminaires parvenus à la commission nationale de la grève, le taux de participation a dépassé toutes les prévisions», affirment les syndicalistes. Et de poursuivre: «La grève s'est déroulée dans un climat de responsabilité à travers toutes les villes et provinces du Royaume dans tous les secteurs et administrations publics en dépit de quelques cas de provocation de la part de l'administration et les tentatives gouvernementales pour induire l'opinion publique en erreur». Les syndicalistes affirment que la grève a permis de stopper les chaînes de production dans le tissu économique ainsi que les secteurs tertiaires. Les centrales avancent, en outre, que le mouvement de débrayage des fonctionnaires a paralysé les administrations de la fonction publique, notamment les écoles et les universités. Les mêmes sources disent que tous les secteurs d'activités sont concernés surtout les plus stratégiques, en l'occurrence les banques, la poste, les transports… Les syndicats annoncent aussi la participation des fonctionnaires de certaines institutions constitutionnelles, notamment la Cour des comptes, le Conseil national des droits de l'Homme et la Chambre des conseillers. «L'objectif de cette grève est d'attirer l'attention du gouvernement sur les contraintes et problématiques rencontrées par les fonctionnaires et la majorité des salariés, qui méritent d'être résolues le plus rapidement possible dans le cadre d'une négociation. La commission nationale de la grève a donc choisi délibérément d'épargner certaines administrations et unités de production vitales dans lesquelles les syndicalistes et fonctionnaires se sont contentés de porter des signes de protestation en guise de solidarité avec les grévistes De même, la commission a veillé à assurer un service minimum dans certaines administrations et dans les services de secours», précisent les syndicats qui ont donc mis leur menace à exécution en protestation contre le gouvernement. Ce dernier par le biais du ministère de la fonction publique et de la modernisation de l'administration explique que les rapports reçus le jour de la grève font savoir que le service minimum a été assuré dans les administrations publiques. «La grève est un droit constitutionnel mais je pense que celle observée par les syndicats ce mercredi n'est pas justifiée», a déclaré Mohamed Moubdii, le ministre de tutelle. Si les centrales déclarent que plusieurs de leurs revendications restent toujours en suspens, l'accélération du dossier de la réforme de la Caisse marocaine des retraites est la goutte qui a fait déborder le vase. L'Exécutif compte mener jusqu'au bout cette réforme malgré le niet catégorique des syndicats qui demandent le retrait des projets de lois en rapport avec cette réforme du Parlement. «Nous sommes ouverts pour toute proposition concernant cette réforme à l'occasion du débat sur les projets de lois au Parlement. Quant aux autres revendications syndicales, nous allons essayer de trouver un arrangement selon les capacités actuelles de l'Etat», a-t-il ajouté. Pour rappel, la réforme de la CMR concerne uniquement les fonctionnaires de l'administration publique. Elle doit se traduire par un rallongement de l'âge de départ légal à la retraite dans la fonction publique à 63 ans en plus d'une hausse des cotisations et une baisse des pensions de retraite.