Après une marche nationale à Casablanca, les syndicats recourent à la grève. Quatre centrales syndicales du pays, à savoir l'Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), la Fédération démocratique du travail (FDT) et l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) avaient appelé jeudi les fonctionnaires à l'observation d'une grève nationale dans l'administration publique et les collectivités locales. Alors que la marche nationale n'avait pas mobilisé beaucoup de monde, les syndicats se sont empressés jeudi d'annoncer la réussite de leur mouvement de débrayage dès la mi-journée. Les syndicalistes ont communiqué les premiers chiffres sur la participation des fonctionnaires. Selon les responsables de l'UMT, la CDT, la FDT et l'UGTM, l'appel à la grève a été suivi à 80% dans les différents ministères. Ce même taux aurait atteint 93% dans les collectivités locales. Les syndicats disent même que la participation à la grève dans les collectivités locales des villes de Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger et Tétouan a atteint les 100%. «Certains secteurs gouvernementaux importants en l'occurrence l'Education nationale, la Santé publique, l'Equipement et les Finances ont été paralysés en raison de l'adhésion des fonctionnaires tous grades confondus», déclare la même source. Et de poursuivre : «La réussite de la grève reflète un climat tendu qui a atteint son paroxysme dans plusieurs secteurs de la fonction publique à cause de la politique gouvernementale avec à sa tête le projet rétrograde de la réforme des retraites». Les centrales ont, par ailleurs, invité le gouvernement à ouvrir des négociations «sérieuses et responsables» afin de satisfaire les revendications «légitimes et équitables» des fonctionnaires ainsi que les salariés du privé. Pour les syndicats, la grève nationale du 10 décembre n'est qu'une étape dans une stratégie de protestation mise en place pour faire pression sur le gouvernement. Les centrales ont déjà annoncé l'organisation d'un sit-in devant le Parlement ainsi qu'une grève générale qui touchera le secteur privé en plus de la fonction publique sans pour autant fixer une date précise. De son côté, le gouvernement reste inflexible. La réforme du régime civil des pensions de retraite au sein de la Caisse marocaine des retraites (CMR) est imminente. Les projets de loi inhérents à cette réforme seront bientôt adoptés par le gouvernement avant d'être transférés au Parlement. L'entrée effective de la réforme paramétrique doit avoir lieu courant 2016. Cette dernière prévoit notamment le rallongement de l'âge de départ à la retraite à 63 ans ainsi qu'une hausse des cotisations salariales en plus d'une révision de la méthode de calcul des pensions. Sans pour autant cautionner la réforme, les syndicats espéraient obtenir quelques avantages pour apaiser la colère des fonctionnaires notamment une hausse des salaires et des allocations familiales.