Après quelques mois d'accalmie relative, la fronde sociale reprend ses droits. Quatre centrales syndicales (UMT, FDT, UGTM et UNTM) viennent de lancer un mot d'ordre pour une grève nationale prévue demain, mercredi 3 novembre. La première action d'envergure depuis la rentrée sociale. Le mouvement social concernera tous les secteurs de la fonction publique, des collectivités locales et des établissements publics à caractère administratif. Revendications économiques Selon un communiqué publié par l'Union syndicale des fonctionnaires (USF), relevant de l'UMT, le recours à cette mobilisation sociale a pour objet de remettre sur le tapis trois principales revendications, essentiellement d'ordre économique et social. Il s'agit d'abord de dénoncer «les maigres résultats du dialogue social» conduit durant l'année 2010. Les syndicats entendent ainsi manifester leur refus de faire les frais de la crise économique mondiale et de ses implications sur la situation sociale des travailleurs. Ils visent également à travers ce mouvement à protester contre les dispositions du projet de loi de Finances 2011, qui dans sa version actuelle, ne prévoit «aucune amélioration tangible de la situation déplorable des travailleurs». Enfin, il s'agit d'exiger la satisfaction des «revendications minimales» des travailleurs du secteur public à travers notamment l'augmentation des salaires et des pensions des retraites, parallèlement au renchérissement du coût de la vie, la réforme du système de la promotion qui devrait ouvrir la voie à la promotion interne exceptionnelle des ayants droit depuis 2003, la réforme du système mutualiste mais également la résolution adéquate de la crise du système de retraite sans pour autant que soient remis en cause les acquis sociaux. Les quatre centrales ont aussi appelé au respect des libertés syndicales et à l'ouverture de «négociations sociales crédibles et fructueuses» aux niveaux national et sectoriel. Grève préventive Le secrétariat exécutif de l'USF-UMT a estimé nécessaire de préciser que la mobilisation de demain est «à caractère préventif». L'instance syndicale prévoit, «en cas d'hostilité gouvernementale» à ces revendications minimales, d'autres actions «plus avancées» dont une grève nationale de 48 heures et la marche nationale des travailleurs déjà décidée mais suspendue», rappellent les syndicats. Tout en se félicitant de l'unité d'action réalisée à l'occasion de cette manifestation et qui constitue, déjà, un garant de succès, l'USF a appelé la CDT à se rallier au front dans la perspective de la réalisation de l'unité syndicale de l'ensemble du mouvement syndical ouvrier marocain. Une perspective qui augure des lendemains agités pour le gouvernement d'Abbas El Fassi qui est désormais appelé à sortir la grosse artillerie pour apaiser les ardeurs des syndicats.