L'Organisation Démocratique du Travail, proche du Parti socialiste, se joint au mouvement de grève annoncé auparavant par quatre centrales syndicales. La grève d'aujourd'hui annonce la couleur des prochains rounds du dialogue social avec le gouvernement. L'Organisation démocratique du travail (ODT), proche du parti socialiste (USFP), a appelé lundi à une grève générale nationale, le mercredi 3 novembre, dans les secteurs de la fonction publique, des collectivités locales et des établissements publics avec l'organisation d'une manifestation de protestation devant le Parlement le même jour. Par cette action, l'ODT rejoint quatre autres centrales syndicales : l'UMT, la FDT, l'UGTM et l'UNTM, qui avaient appelé auparavant à un débrayage, pour mercredi, dans les secteurs publics : «L'attitude du gouvernement, qui continue d'ignorer les revendications légitimes de la classe ouvrière marocaine, nous impose aujourd'hui et plus que jamais une nouvelle stratégie de lutte et de mobilisation des classes laborieuses et de l'unité syndicale dans leur combat contre la précarité et la dégradation de leur niveau de vie», explique Ali Lotfi, le secrétaire général de l'ODT. Dans un communiqué publié mardi, l'ODT a réitéré pour l'occasion sa demande de réintégration de tous les syndicalistes licenciés ou mutés de façon arbitraire et abusive, et la régularisation de leur situation administrative et financière, notamment pour les cas de Saïd Nafai, le secrétaire général de l'Organisation démocratique du rail (ODR-ODT), Noureddine Erriyadi de la société Coca Cola, les licenciés de la société Mourantex (1.500 salariés) et «toutes les victimes d'expulsions et licenciements abusifs dans les secteurs privé et agricole». Pour rappel, quatre centrales avaient appelé depuis samedi à une grève préventive nationale, pour aujourd'hui, des fonctionnaires et autres travailleurs des différents secteurs de la fonction publique, des collectivités locales et des établissements publics à caractère administratif. Le mouvement social a été lancé par l'USF-UMT, la FDT, l'UGTM et l'UNTM pour «dénoncer les maigres résultats du dialogue social de l'année 2010 et le refus des fonctionnaires et de l'ensemble des travailleurs de faire les frais de la crise économique et de ses retombées sur la situation sociale des travailleurs». Les quatre centrales avaient également exprimé leur refus du projet de loi de finances 2011 dans sa version actuelle qui ne prévoit aucune amélioration tangible de la situation déplorable des travailleurs. Le dossier revendicatif des syndicats des fonctionnaires comprend l'augmentation des salaires et pensions de retraite conformément à la hausse vertigineuse du coût de la vie, la réforme du système de promotion, tout en ouvrant la voie à la promotion interne exceptionnelle des ayants-droit depuis 2003, la réforme du système mutualiste et la démocratisation de sa gestion, l'apport d'une solution à la crise du système de retraite sans toucher aux acquis des fonctionnaires, le respect des libertés syndicales et l'ouverture de négociations sociales crédibles et fructueuses aux niveaux national et sectoriel.